Correction de ma dissertation svp

Philosophie > sujets expliqués - 10/06/2009 - correction

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Bonsoir,
J’ai attentivement lu votre travail préliminaire concernant le sujet « et si nous embrassions nos sourires, paroxysme du désir ? ».
Tout d’abord, comme vous ne présentez pas de travail fini (sous forme de dissertation structurée), il me semble plus pertinent de faire des observations sur vos idées et remarques puis de vous proposer un plan de dissertation qui répondrait à votre sujet que de corriger directement votre travail (étant donné que celui-ci consiste en des notes et réflexions non-structurées dans un plan). J’espère que la réponse que je vous apporte vous conviendra. Bonne continuation.
Cordialement,
L’Eteecher

Commentaires sur votre travail :
Vous avez de bonnes idées et certains nombre de références, mais que vous ne mettez pas en rapport avec le sujet : une citation doit toujours être expliquée et intégrée dans votre démonstration. Je ne sais donc pas comment vous vouliez relier certaines (celle d’Eluard me semble ainsi peu correspondre au sujet) au fond de votre dissertation. Vous avez bien compris que la citation (« et si nous embrassions nos sourires ») interrogeait le couple désir/manque mais une réflexion générale sur ces notions ne suffit pas à expliciter la citation. En fait, il me semble que vous n’avez pas suffisamment pris le temps d’analyser la citation en elle-même, c’est-à-dire de chercher la signification symbolique de ses termes : c’est ce que je vous proposerai de faire en introduction (voir le plan que je vous propose ci-dessous). Enfin, je pense que vos problèmes viennent du fait que vous n’avez pas problématiser le sujet : de fait, certaines de vos réflexions (sur le suicide, par exemple) excède le sujet (ou du moins n’y sont pas suffisamment reliés). La meilleure manière de vous montrer comment améliorer votre travail est donc peut être de vous donner une ébauche de plan dialectique articulant les différents pans du sujet.

Proposition de plan dialectique répondant au sujet :

Introduction (il s’agit de poser le problème) :
« Et si nous embrassions nos sourires ? » a bien entendu une signification métaphorique. En effet, en termes philosophiques, le sourire symbolise certainement le manque, c’est-à-dire le désir en attente de satisfaction. Le fait d’embrasser un sourire signifierait donc de satisfaire ce désir, de répondre au manque, à l’attente suscitée. La question est donc de savoir si le fait de satisfaire nos désirs est le bon moyen pour atteindre le paroxysme du désir. Il faut pour répondre à cette question commencer par définir les termes de « paroxysme » et de « désir ». On entend par « paroxysme » le plus haut degré d’un état ou d’un sentiment. Le désir, défini notamment par Freud, consiste en un mouvement (distinct du besoin) qui nous porte vers une réalité que l’on se représente comme une tendance devenue consciente. Munis de ces définitions, on peut dès lors s’interroger : le fait de satisfaire son désir permet-il de maintenir ce désir à son plus haut degrés ou au contraire, l’annule-t-il ?

I. La satisfaction du désir comme point culminant
Dans un premier temps, on peut considérer la satisfaction du désir comme un acte positif : il met fin à la tension qui nous animait et permet donc, dans l’immédiat, un sentiment de bonheur.
Voir à ce propos l’analyse scientifique (en terme d’énergies) de Freud

II. La satisfaction comme destruction du désir
Dans un second temps, on peut cependant s’apercevoir que si nous satisfaisons tous nos désirs, c’est-à-dire si nous ne désirons plus rien, la vie perd son sens. On peut donc se demander si l’absence de désir est une chose souhaitable : n’induit-elle pas une certaine lassitude, ou indifférence face à la vie, une perte d’élan vital et de dynamisme ? Il semble donc que, dans le but d’atteindre le bonheur, nous n’avons pas toujours intérêt à satisfaire tous nos désirs. Le désir, lorsqu’il dure, semble en effet se renforcer. Ainsi, la littérature n’a-t-elle pas souvent montré que les amours impossibles (qui donc ne pouvaient pas être satisfaits, comme ceux de Roméo et Juliette, de Tristan et Iseult etc etc) étaient les plus forts ?

III. La renaissance infinie du désir
Dans un troisième moment, on peut néanmoins remarquer que le désir ne meurt jamais, même lorsqu’il est satisfait : en effet, le désir étant l’essence de l’homme (voir à ce sujet Spinoza), chaque satisfaction d’un désir semble en entraîner un autre. On peut également dans cette partie faire une distinction entre différents désirs. Il semble par exemple qu’il y ait des désirs dont la satisfaction serait permanente, ce qui résoudrait le problème soulevé dans les deux premières parties. La quête de savoir est un de ces désirs : plus on apprend, plus notre soif d’apprendre grandit. Nous sommes donc toujours à la fois dans un état de désir et de satisfaction progressive.

Documents attachés :

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