Peut-on renoncer à la liberté ?

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l'opposition caractéristique est évidemment celle qui se fait entre liberté et sentiment de liberté. Il s'agit d'abord de s'apercevoir que ce qui sépare les deux est que l'un est subjectif (puisqu'il s'agit d'un sentiment ressenti par une seule personne ou en tous cas exprimé de façon spontanée, intuitive, immédiate et non prouvée logiquement ou discursivement) alors que l'autre se veut un constat objectif (la liberté comme état donné et non susceptible d'erreur). En ce sens, vous devez chercher à savoir ce que signifie le sentiment de liberté et si la liberté se traduit autrement que par un sentiment ressenti, que par une intuition. Votre problématique va donc consister à chercher ce qu'est la liberté en partant du fait que le sentiment de liberté paraît en lui-même irréductible et semble correspondre à un état de fait auquel on ne peut renoncer.
Or définir le sentiment de liberté revient à dire que ce sentiment est celui de ne pas avoir d'entraves. On part donc de l'idée qu'on ne peut renoncer à la liberté car elle est profondément inscrite en nous dans la perception que nous avons de notre agir (I).
Vous devez ensuite expliquer que cela n'est pas si évident. L'objection majeure à dégager est que la liberté ressentie est susceptible d'être faussée (illusions de liberté). Comme tout individu paraît conditionné par de multiples facteurs matériels et psychologiques (il y a toujours une cause qui, en expliquant mon choix, me dépossède de ma liberté objective tout en me laissant un sentiment d'être libre), il apparaît que le sens objectif de la liberté ne se fonde pas. On peut donc renoncer à la liberté parce qu'on réalise que le sentiment de liberté ne se réalise pas effectivement (II).
Néanmoins, cela peut vous conduire à réfléchir aux autres critères permettant de sortir du subjectif pour accéder aux preuves objectives de l'être libre. Même si nous paraisson déterminés par des conditions objectives qui détruisent notre liberté, nous nous battons continuellement contre ces déterminations. Notre sentiment intime lutte contre le déterminisme. Cela suppose deux solutions. Soit nous parvenons réellement à dominer les conditions du choix (et prétendre choisir absolument sans qu'une raison soit plus forte mais parce que "je" le veux). Soit nous devenons libres car nous parvenons à comprendre les raisons pour lesquelles la raison qui me pousse est la plus forte (la liberté objective est alors tout le contraire d'un sentiment de liberté et revient à une connaissance de ce qui me détermine). Votre dernière partie vise donc à montrer que si nous peinons à fonder objectivement notre sentiment de liberté, nous ne pouvons pour autant renoncer à notre liberté parce qu'elle est constitutive de notre identité et de la nature humaine (comme le montre Rousseau dans le Contrat Social, contre le mécanisme de la soumission au Léviathan chez Hobbes).

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