en une : Cours philo : Dieu

Dissertation sur le hasard

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je reviens vers vous car j'aimerais vous soumettre le plan que j'ai déduit après analyse du sujet. Je souhaiterais s'il vous plaît avoir votre avis histoire de ne pas réaliser un hors sujet !

Sujet : Estimez-vous paradoxale, dans un monde de plus en plus tourné vers les sciences, l'affirmation de Jacques Rigaud : « Plus que jamais le hasard fascine nos contemporains, qu'ils le bravent par le jeu ou qu'ils tentent de le déchiffrer par la divination » ?

Si le rationnel désigne en général ce qui est conforme à la raison et à ses normes, et désigne dès l'abord un idéal, une valeur, l'irrationnel est quant à lui une notion marquée négativement ; il suppose donc une négation, qui est celle, en l'occurrence, de ce qui relève de la raison. Ainsi l'irrationnel désigne ce qui est irréductible, étranger, ou contraire à la raison. Est-ce que cela signifie que ces deux domaines seraient essentiellement en rapport de conflit? Il le semblerait bien, puisque nous sommes en présence d'une notion qui est négative et axiologiquement négative, et d'une autre qui elle, est positive et axiologiquement positive. Nous serions donc apparemment en présence de deux domaines complètement opposés et irréductibles l'un à l'autre, dont l'un menace l'autre. Mais le fait qu'il y ait de l'irrationnel est-il vraiment un obstacle à la raison? On le voit à travers cette question, ce qui pose problème dans l'intitulé du sujet, c'est le présupposé selon lequel les limites entre ces deux domaines sont bien discernables. En effet, répondre à la question que nous venons de poser, nécessite que l'on sache quelles sont les limites (exactes) de chacun de ces deux domaines, et présuppose que ces deux notions sont absolues, non relatives. Si l'irrationnel est ce qui limite le rationnel, cela ne présuppose-t-il pas avant tout que la raison soit toujours identique à elle-même, comme la philosophie classique le présupposait? Or, ne voit-on pas à travers l'histoire que la raison a connu des progrès, qu'elle n'a cessé de changer? Dès lors, cela est-il si évident de dire que ces deux domaines sont complètement opposés l'un à l'autre? Et le propre d'une raison non plus "immuable" comme l'ont cru les classiques, mais plastique et dynamique, n'est-il pas au contraire de dialoguer avec son autre? -On le voit, ce qui est en jeu dans le sujet, c'est la nature même de la raison, qui semblerait bien dépendre des rapports qu'elle entretient avec l'irrationnel.

1. le rationnel et l'irrationnel sont deux notions irréductibles l'une à l'autre et entretiennent entre elles un rapport d'opposition, de conflit.

A- L'irrationnel humilie la raison
B- Le rationnel exclut de soi l'irrationnel

Transition : Si on a donc affaire à deux domaines séparés, on rencontre toutefois ici le problème de savoir s'ils sont vraiment autonomes. A dire vrai, ne faut-il pas admettre que le principe irrationnel empiète incessamment sur le principe rationnel, et que le principe rationnel est en lutte avec le principe irrationnel -qui, il faut le préciser, correspond chez Platon à l'affectif , au désir déréglé et incontrôlé parce que non informé par la raison, ou non spontanément accordé avec la raison-?

2. Le rationnel et l'irrationnel n'entretiennent-ils pas plutôt un rapport dialectique, d'engendrement réciproque ?

A- L'irrationnel comme moteur du rationnel

B- Il n'y a pas de rationnel en soi

C- Il n'y a pas non plus d'irrationnel en soi ; les notions de rationnel et d'irrationnel sont donc relatives (et relatives l'une à l'autre)

Transition :Finalement, on peut donc voir que si les concepts de rationnel et d'irrationnel se repoussent l'un l'autre, ils sont également en unité et forment un couple. Ces deux idées s'impliquent l'une l'autre. Le rationnel exige l'irrationnel sans lequel il ne serait rien, et l'irrationnel renvoie irréductiblement, ou implicitement, au rationnel... Si on ne peut nier que les résistances à la rationalité existent, ce n'est toutefois en dernière analyse que du rationnel inexercé, ne coïncidant pas avec soi.

Nous pouvons donc dire que l'analyse des rapports qu'entretiennent entre eux le rationnel et l'irrationnel nous a permis de voir quelle définition correcte du rationnel, ou de la raison, on devait accepter : c'est celle d'une raison devenant et se faisant en, ou grâce, à son autre. Et, puisque la raison n'est pas muable, alors, le rationnel et l'irrationnel ne sont pas définitifs. On voit donc toute la difficulté initiale, pour envisager les rapports du rationnel et de l'irrationnel, qu'impliquait le fait de définir le rationnel comme conforme à la raison et à ses normes. Tout ce qu'on est en droit de dire, c'est qu'il y a, plutôt que des normes, des exigences -on échappe ainsi au fixisme qui se cache derrière le mot de "norme". Le rationnel n'est pas identique à soi, il prend donc plusieurs formes à travers l'histoire. Pour lui, le crime suprême serait de confondre, avons-nous vu, une objectivation de lui-même à un moment donné, avec toute la raison, ou avec l'idéal de la raison, bref, de le prendre pour ce qui est rationnel. Car alors elle fait preuve d'une attitude non critique qui la fait exclure de soi des oeuvres relevant bien du rationnel, mais d'un rationnel s'exprimant sous une autre forme. On invitera donc la raison à respecter sans cesse ses exigences et à faire preuve d'esprit critique face à ce que trop rapidement nous apparaît comme de l'irrationnel, et, bien sûr, de ne pas s'abîmer devant le danger le plus risqué pour son existence, à savoir, celui de se fossiliser, et de disparaître...
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