en une : Le raisonnement par récurrence

Le mérite

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Il me semble que votre compréhension du mérite s'attache trop à le distinction mérite / vertu dans la mesure où vous trouvez effectivement cette distinction dans un univers de philosophie traditionnellement morale qui va des grecs à Kant. Or, si le mérite paraît bien proche de la vertu dans la mesure où il s'agit de comprendre ce qui fait la qualité d'une action humaine, ce qui fait que l'on peut dire qu'un homme est vertueux, en revanche, le mérite est plus une notion liée au travail de l'individu qu'au critère moral (bien ou mal) de cette action. La vertu est donc ce qui préside plus à l'intention de celui qui agit alors que le mérite consiste à évaluer le fruit obtenu ou espéré par celui qui a agit. En ce sens, si vous pouvez d'abord définir le mérite comme le fait de bien à agir, il faut que vous vous affranchissiez progressivement de cette compréhension métaphysique et morale du mérite pour montrer que le mérite nous engage à réfléchir à l'obtention du gain d'un travail. Dès lors, le mérite consisterait à dire que tout travail mérite salaire et qu'il est possible de classer la valeur des personnes à raison de leur capacité à travailler et à obtenir et jouir des gains de leur travail autonome. A ce titre, votre problématique devient celle de savoir dans quelle mesure nous pouvons nous attribuer pleinement un tavail. En ce sens, peut-on dire avec les libéraux ou les utilitaristes que le critère d'excellence d'une personne est sa capacité à réussir dans l'action étant donné que toute personne posséderait les mêmes capacités d'action ? Cela devient intéressant quant on songe de façon très contemporaine (Rawls par exemple) que le mérite ne peut être évalué simplement sur un strict critère de travail et de réussite de ce travail. Nous constatons en fait que le mérite est une notion tronquée puisque le mérite dépend des conditions de l'action et prédispositions que nous possédons en tant qu'homme. On ne peut en cela souscrire pleinement au jugement selon lequel une personne s'attribue des biens à raison de son mérite car nous constatons que toutes les personnes ne possèdent pas en réalité les mêmes capacités d'action, les mêmes avantages naturels. Le mérite est donc un critère d'évaluation de l'individu trop restreint car il fait comme si toute personne avait les mêmes capacités que son prochain (ce qui n'est évidemment pas le cas lorsque nous réalisons que nous sommes éminemment tributaires de notre situation sociale, de notre condition physique, du pays dans lequel nous vivons etc..) L'idéologie méritocratique se trouve donc à nuancer en reportant l'évaluation aux conditions différenciées d'existence de chacun. On n'a donc de mérite qu'en fonction de ce qui dépend de nous, c'est-à-dire en fonction de nos qualités intinsèques et non forcément à l'égard exclusif de ce que l'on réussit à faire. Vous rejoignez ainsi une conception nuancée du mérite qui se rapproche de l'évaluation morale de ce que l'on est plus que de l'évaluation pratique de ce que l'on fait. A vous d'essayer donc d'intégrer ce corrcetif quant à la définition du mérite pour concilier cela avec la réflexion plus classique (et par ailleurs pertinente que vous me proposez). Pour ce qui est de la méthode, je vous renvoie à celle donnée sur le site général de cyberprofs. Elle devrait vous donner des indications précises pour la construction du raisonnement.
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