en une : Le raisonnement par récurrence

Panne d'argument

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
Votre introduction et votre procédé de problématisation sont assez bons, si ce n'est peut-être que vous pourriez superposer moins de questions car cela a tendance à quelque peu nuire à l'unité du raisonnement et la perspective d'ensemble du devoir. Sélectionnez donc peut-être quelques questions plus précises pour réserver les autres aux transitions internes à votre développement. Par ailleurs, votre développement lui-même me paraît problèmatique car vous passez assez rapidement d'une thèse de contradiction entre inconscient et morale à la relativisation de cette thèse pour observer le même mouvement d'oscillation dans votre seconde partie. Il faudrait au contraire essyer de montrer comme vous le faites au début que l'hypothèse de l'inconscient est contradictoire avec la morale puisqu'elle cherche à élucider le conditionnement de nos choix en déclarant que notre volonté n'est pas fondamentalement libre dans la majorité des cas. Donc, en vous efforçant d'être plus rigoureuse quant à la théorie freudienne, vous pouvez dégager trois grands points de cette théorie montrant que le fonctionnement de l'inconscient est explicitement une remise en question du principe de volonté libre qui est à l'origine de la morale (comprise comme morale de l'action au sens chrétien de la possibilité de bien agir dans la perspective du jugement dernier). Cette analyse vous conduirait alors dans la seconde partie à comprendre que si l'inconscient tel qu'il est pleinement efficace dans son rôle de parasite de la volonté, se comprend comme la ruine de la morale, cette ruine n'est pas forcément nécessaire puisque celui qui parvient à saisir le poids de l'inconscient est également en mesure de combattre son influence. En dégageant des points possibles de thérapie, vous pouvez montrer que la morale reste possible si l'on s'attache à la définir non comme la possiblité de bien agir absolument mais comme l'éventualité de justifier son action dans les limites de ce que l'on peut vouloir librement. Le problème sur lequel débouche cette approche est qu'il n'est pas évident que la stratégie de combat de l'emprise de l'inconscient puisse être efficace. En d'autres termes, si le principe de l'inconscient est de toujours passer sous le seuile des actions et pensées conscientes, il semble bien que nous sommes impuissants à en maîtriser la racine problématique. Ce qui est important toutefois, et qui peut permettre de constituer une argumentation de troisième partie, est que même compris comme irréductible, il n'est pas certaine que l'inconscient ruine forcément toute morale. L'inconscient ruine en réalité une morale qui se fonde sur une liberté totale de l'homme. Vous pouvez en revanche montrer que des morales plus relativistes (prenant en compte le fait que l'homme est issu d'un déterminisme assez radical conditionnant une bonne part de ses actes) que les morales religieuses classiques permettent de penser la compatibilité de l'inconscient et de valeurs morales. C'est ce que vous trouvez dans la morale d'Epictète (dans le livre : Manuel) et plus généralement dans le stoïcisme puisqu'il s'agit moins de vouloir juger de l'homme de façon absolument étrangère aux conditions de son action mais de toujours essayer de comprendre ce qui résulte d'un choix et ce qui doit être excusé à raison de l'involontaire.
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