en une : Le raisonnement par récurrence

Philosophie : thèmes généraux

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Il me semble que la première et la dernière question vont ensemble, et de même pour la deuxième et la troisième.
Pour le premier ensemble, il s'agit de savoir dans quelle mesure l'homme est confronté, à l'heure actuelle, à une nouvelle forme de questionnement qui vient directement de la façon dont le progrès scientifique et technique lui permet de se rendre maître et possesseur de la nature et des données les plus fondamentales de son existence. Les recherches sur le vivant lui permettent en effet de réaliser que son patrimoine génétique est une donnée naturelle qui n'est plus une limite, non seulement parce qu'il peut peut-être commencer à envisager de le modifier, mais surtout parce que la connaissance qu'il en déduit lui montre qu'il peut repousser les limites médicales et même les frontières de son identité (eugénisme, modification des données qu'il croyait comme inchangeables etc.)
En ce qui concerne le second type de questionnement, il s'agit de penser que l'homme est à présent dans une situation morale nouvelle qui vient d'une part des conséquences de sa maîtrise du vivant et du réel (ce que l'on évoque dans les premières questions) et d'autre part de la perte des repères moraux traditionnels (comme la morale religieuse ou l'éclatement des structure familiales) et de la liberté morale très forte que lui permet le cadre démocratique. Dès lors, il réalise, selon le mot de Dostoeivski, que "si Dieu est mort, tout est permis", c'est-à-dire qu'il est totalement libre mais que cette liberté morale est dangereuse (expérience de la barbarie dans le siècle dernier). Le relativisme moral n'est donc pas acceptable parce que dangereux mais pourtant dénote une forme de progrès du fait du respect des opinions de chacun. L'inhumain est donc possible sans être acceptable.
Ces deux ordres de questionnement conduisent donc à poser la question plus globale de savoir ce qu'est l'homme est comment il peut redéfinir sa place dans un monde dont il réalise qu'il peut le former à sa propre mesure mais que les conséquences de son action peuvent remettre en question son existence. Il s'agit donc de l'expérience de la force totale et paradoxalement de la faiblesse la plus grande.
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