en une : Le lexique de français

Analyse du texte de marc augé

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
La formule de Metz : « la rupture provisoire d'une très grande solitude », veut dire que le bonheur n'est jamais égoïste dans le sens où il ne s'agit jamais d'un bonheur de l'individu qui se satisfait de lui-même dans l'instant présent. Le bonheur est toujours un certain rapport au manque et au désir. Autrement dit, dans le bonheur s'éprouve une forme de fragilité. D'apparence paradoxale puisque celui qui est heureux semble satisfait, cette fragilité veut en fait dire que nous n'avons conscience d'être heureux que par la différence que nous éprouvons face à un autre état antérieur (une tristesse passée) ou postérieur (la conscience de la mort par exemple). Le bonheur n'existe donc que parce que nous savons que l'instant que nous vivons est meilleur et plus satisfaisant qu'un autre instant. Le bonheur est, en ce sens, lié à la conscience de la finitude humaine. Il est un arrachement provisoire à cette finitude, ici désignée comme solitude. Dans le premier cas, il s'agit du moment éphémère de satisfaction du désir. Dans le second, à l'inverse, de la conscience de la durée de soi (nous résistons dans l'existence). Dans ces deux premiers cas, il s'agit donc d'une conscience de soi comme un autre ou par rapport à un autre soi-même (nous profitons de ce que nous sommes parce que nous savons qu'il n'est pas acquis que nous puissions rester ce que nous sommes). Dans le troisième, il s'agit d'un rapport à une altérité radicale : celle d'autrui qui nous complète et nous satisfait.
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