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Le lexique de français

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A
B
C
D
E
F
G
H
I
J


K
L
M
N
O
P
Q
R
S


A

Allégorie : personnification d'une abstraction, par exemple, la Mort, l'Amour, la Justice (la majuscule signale l'allégorisation)

Allitération : répétition à des fins expressives d'un même phonème consonantique (son d'une consonne).


Exemple : "Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes", Racine

Anaphore : répétition d'un mot ou d'une formule en début de plusieurs vers, strophes, ou phrases successives.

Exemple :

ô doux regards, ô yeux pleins de beauté?

ô cœur félon, ô rude cruauté?Louise Labé (anaphore de ô)

Anthropomorphisme : représentation de tout être ou objet sous des traits humains.

Antiphrase : figure de rhétorique qui consiste à exprimer le contraire de ce que l'on veut signifier (souvent une marque d'ironie de la part du locuteur).

Exemple courant : "ne vous génez pas!"

Antithèse : figure de rhétorique qui rapproche dans un même énoncé deux termes, expressions, ou phrases désignant des réalités ou des idées opposées.

Exemple :

"Je vis, je meurs. Je me brûle et me noie

J'ai chaud extrême en endurant froidure?" Louise Labé

Assonance : répétition à des fins expressives d'un même phonème vocalique(son d'une voyelle ou d'un groupe de voyelles).

Exemple : "Tes mains pleines de fleurs et de meurtres". Camus

BC

Champ lexical ou sémantique : ensemble de termes renvoyant à une même réalité ou à un même concept.

Exemple : tous les termes se rapportant au feu dans un poème amoureux : ma flamme, embraser, feu, brûler, etc.

D

Didascalie : indications scéniques accompagnant un texte de théêtre.

Diérèse: pronociation d'une diphtongue en deux syllabes distinctes, notamment en poésie pour respecter le nombre de syllabes du vers.

Exemple : "Les sanglots longs / des violons?" (prononcé "vi-o-lons"), Verlaine

E
Ellipse : omission de termes (verbes, noms, conjonctions?) faciles à deviner. Dans un récit, absence, dans le cours de la narration, d'un élément de la fiction ou d'un evénement, dont on connaît par ailleurs l'existence.

Exemple : Dans L'Education sentimentale, de Flaubert : "Il voyagea" à la fin du roman, fait l'ellipse de plusieurs années de la vie de Frédéric Morel.

F

Focalisation / Point de vue : le point de vue correspond à la distance du narrateur par rapport au récit.

- focalisation zéro : ou point de vue omniscient, quand le narrateur sait tout de ses personnages, et pénétre leurs pensées les plus intimes et leurs inconscients

Dans le cas contraire, il y a restrictions de champs : le narrateur a un point de vue situé, restreint, ou "focalisé" :

- focalisation interne : le narrateur ne raconte que ce que sait, voit, ressent, un personnage donné

- focalisation externe : c'est le point de vue d'un observateur objectif, extérieur à la conscience des personnages, et qui ne fait que constater du dehors ce qui se passe.

G H
Harmonie imitative : arrangement de mots dont les sons ou le rythme imitent le phénomène exprimé.

Hypallage : figure qui déplace les épithètes, en attribuant à un mot, dans une même phrase, ce qui convient à un autre (permutation d'épithètes en quelques sortes)

Exemple : "nos pas argentins sur le sable muet", Musset

I
Intertextualité : référence explicite ou implicite à un ou des textes extérieurs, par le biais de l'imitation, de la citation voilée, de l'emprunt de motifs, ou du choix d'un genre.

Exemple : écrire sur un mythe préexistant suppose une mémoire des textes qui le fondent. Cf Giraudoux ; La Guerre de Troie n'aura pas lieu, ou Sartre, Les Mouches

Intradiégétique : se dit d'un narrateur qui est aussi un personnage, donc "interne" au récit (la diégèse, c'est le récit)

Itératif : un récit itératif raconte en une seule fois plusieurs évènements similaires ou répétitifs.

Exemple : une habitude ; Proust : "longtemps je me suis couché de bonne heure"

JKL

Lyrisme : d'abord forme de poésie destinée à être chantée, puis poésie du "je", expression des sentiments et émotions du moi.

M

Merveilleux/fantastique : dans le merveilleux, les évênements surnaturels interviennent et sont acceptés comme s'ils allaient de soi (exemple : les fées dans un conte de fées), alors que dans le fantastique, le lecteur hésite entre une solution rationnelle et une solution irrationnelle (exemple : les contes de Maupassant).

Métaphore : figure de style qui consiste à substituer un comparant à un comparé, tous deux en rapport de similitude, sans exprimer ce lien par un terme de comparaison du type "comme", "ainsi que", "pareil à" (ce qui la distingue de la simple comparaison).

Métonymnie : figure de style qui consiste à substituer un signifié à un autre signifié, tous deux en rapport de similitude par contiguïté, du type contenant/ contenu ; tout/ partie, contiguïté spatiale, etc.

Mise en abyme/abîme : il y a mise en abyme du récit (ou de la pièce de théêtre) lorsque des éléments représentatifs de l'ensemble sont insérés à l'intérieur du récit.

Exemple : Dans Les faux-Monnayeurs de Gide, le narrateur est un écrivain qui écrit un roman s'appelant "Les Faux-Monnayeurs".

N

Narrateur, narration / récit : le narrateur est l'instance qui raconte l'histoire (qu'il soit un personnage du récit ou non, qu'il intervienne en personne avec un "je" ou non). La narration est le fait de raconter l'histoire, la manière de la raconter, tandis que le récit est l'histoire elle-même, le résultat de la narration.

Exemple : le narrateur de L'étranger est Meursault, un personnage ; la narration se fait à la première personne et principalement au passé ; le récit est linéaire.

O P

Parataxe : juxtaposition des phrases sans expliciter leurs liens logiques par des conjonctions de subordination ou de coordination.

Paronomase : rapprochement de deux mots de sonorités semblables, mais de sens différents.

Exemple : "Tu parles, Charles" ; "Lingères légères", éluard.

Pathétique : qui sucite une forte émotion (le pathos), la pitié, l'horreur, la compassion?

Personnification : figure de style qui consiste à faire d'un être inanimé ou d'une abstraction un personnage réelle.

Exemple : "L'Habitude venait me prendre dans ses bras et me portait jusque dans mon lit?", Proust.

Polysémie : un terme est polysémique lorsque, dans un contexte donné, il peut recevoir plusieurs significations.

Prolepse : anticipation du récit, lorsque le narrateur évoque ou raconte un événement situé ultérieurement dans la chaîne temporelle.

Q
Quatrain: strophe de quatre vers

R

Référent : l'objet réel ou imaginaire auquel renvoie le mot ou la phrase. À distinguer du sens, ou "signifié", qui désigne l'entité sémantique que renferme le "signifiant", quelque soit le contexte. Le référent est hors langage, le signifié reste dans le système de représentation codifié par la langue.

Exemple : "mon toutou" et "mon cabot" sont deux signifiants différents pour le même référent (mon chien), mais ont un signifié légèrement différent ("chien" + affectueux ou péjoratif).

S

Sizain: strophe de six vers

Synecdoque : une forme spécifique de métonymie, qui désigne la partie pour le tout ou le tout pour la partie, l'objet par la matière, l'espèce pour le genre.

Exemple : "une bonne bouteille" pour un bon vin ; "un toit" pour "une maison" ; "un ivoire", "une fourrure", "réclamer du pain" pour "de la nourriture", etc.

Synérèse : pronociation de deux syllabes en une seule, notamment en poésie pour respecter le nombre de syllabes du vers. C'est le contraire de la diérèse. Moyen mnémotechnique : le préfixe "syn-" : "avec", indique bien la contraction.

Synesthésies : relations et concomittances de perceptions relevant de sens différents (son/parfum par exemple).

Exemple : les "Correspondances" de Baudelaires ; "Voyelles" de Rimbaud.