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L'homme est un être de désir

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
Bonsoir,

Le plan ne pourra fonctionner que s'il se déduit d'une problèmatique préalable, c'est-à-dire la reformulation du sujet qui en montre les difficultés théoriques. Or, ici, votre introduction se borne à multiplier des questions diverses sur le thème du désir, ce qui ne permet pas d'amorcer la réflexion de manière satisfaisante. Par exemple : le désir est-il nécessairement violence n'a pas de lien direct avec la question de savoir si l'homme est un être de désir.

Il faut donc en revenir au sujet lui-même. L'homme est un être de désir, qu'est-ce à dire ? Notez le verbe être, cela ressemble à une définition. L'être de l'homme, ce serait le désir. être un homme, ce serait donc être de désir. Il s'agit alors de se demander, d'une part, ce qui fait que cette idée ne nous paraît pas absurde (aurions-nous réagi de la même façon si on nous avait affirmé qu'un bol est un être de désir ?) : nous expérimentons en effet tous les jours la puissance, le caractère impérieux de nos désirs, et on retrouve bien ici la thématique shopenhaurienne, qui affirme que la vie de l'homme oscille entre la souffrance et l'ennui, souffrance lorsqu'il est désir inaccompli, ennui lorsque l'objet de son désir a été atteint. D'autre part, néanmoins, il faut relever que l'homme est aussi celui qui n'est pas "que" désir ; l'animal n'est que désir, mais l'homme est en outre doué de raison ; il peut raisonner, il peut créer, il peut aussi décider de suspendre ses désirs. On pourrait ainsi penser que l'homme n'est être de désir qu'en tant qu'il est être vivant, mais ce qui le fait proprement homme, c'est tout ce qu, en lui, déborde le désir, dépasse le désir. On verrait ici la différence entre une essence (l'homme est toujours être de désir) et une matière (l'homme est d'abord être de désir, il faut ensuite le transformer : voyez Rousseau et l'éducation, Freud et le petit enfant).

Voilà une première opposition pour amorcer votre réflexion.

Mais nous pouvons également aborder un autre point. dans la formule du sujet, vous pouvez relever l'emploi du singulier. ëtre de désir, et non être de désirs; il ne s'agit plus de relever le nombre de nos désirs, il s'agit de dire que le fond de notre vie humaine, c'est le désir, sans objet, autrement dit : le fait de désirer. C'est bien ici le sens de la philosophie shopenhaurienne, comme le souligne bien votre seconde partie : l'homme est désir, il désir, l'objet de ses désirs lui échappe, la réalisation de son désir ne l'achève jamais. Il n'y a dans l'intelligence qu'un outil, et non plus une composante égale de l'être humain. Mais alors, quelle est la liberté de l'être humain ? être de désir, est-ce être libre de son désir ?

On trouve ici ce qui fait souvent les deux aspects d'une réflexion philosophique a) à quelle condition l'affirmation peut-elle avoir un sens et b) quelles conséquences, si l'affirmation est vraie.

J'attire votre attention sur le fait qu'il est généralement préférable d'organiser un plan en trois parties.

Nous restons à votre disposition.
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