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Sujet de philosophie

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
Il s'agit d'abord de bien définir les deux termes en question, ce qui est supposé vous conduire assez rapidement à réaliser que 1. le sens commun sépare opinion et pensée d'une façon très simple en attribuant à la seconde un sens plus général et surtout la capacité à dépasser la première qui ne serait qu'un premier stade de pensée immédiate en accédant à la propriété fondamentale de se fonder, c'est-à-dire de se justifier par un raisonnement mobilisant des preuves connues et réputée consensuelles ou tout au moins objectives. Mais, 2. cette séparation peut rapidement être mise en question du fait du statut de cette justification fondamentale. En réalité, la pensée n'élabore comme connaissance qu'une opinion accompagnée d'un degré de croyance plus fort que l'opinion, ce qui ne signifie rien du point de vue de sa vérité propre (les raisons que j'ai de croire ce que je crois reposent peut-être sur un ensemble d'opinions qui invalident ma connaissance dans sa prétention à la vérité, c'est-à-dire dans sa prétention à ne pas être une simple opinion). Par ailleurs, 3, il apparaît même que la frontière entre pensée construite et simple opinion n'est pas théoriquement évidente. En effet, non seulement dans la pratique je ne suis pas sûr que toute connaissance puisse être distinguée fondamentalement de l'opinion, mais en plus on peut en arriver à l'idée que toute connaissance est le résultat d'une construction subjective qui n'a valeur de vérité qu'à mes yeux et dans la mesure où je peux convaincre autrui. Autrement dit, il n'y aurait de pensée vraiment distincte de l'opinion qu'au prix d'une croyance totalement illusoire selon laquelle l'homme serait en mesure de trouver la vérité en soi des choses (par exemple, ce n'est pas parce que je vois le monde selon un certain nombre de propriétés visuelles, comme la géométrie euclidienne, que le monde répond forcément uniquement à ces propriétés - un martien verrait peut être l'espace courbe et toutes les molécules d'air le composant, molécules qui me sont personnellement invisibles !). En ce sens, la question de la dévalorisation de l'opinion au profit de la pensée se voit progressivement décalée, puisque on peut véritablement parler de distinction en 1 (en accèdant à un stade savant distinguant la connaissance de l'opinion), mais on doit relativiser cette dévalorisation en 2 et 3 car il s'agit alors plus d'un glissement au sein même de la croyance voire d'une simple différence de dénomination.
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