en une : Le lexique de français

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Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
Votre introduction est plaisante parce que bien rédigée et posant les bons problèmes. Elle manque toutefois de précision quant à ce qui constitue le paradoxe propre au sujet. En effet, plutôt que de décaler le sujet du savoir de ce que nous sommes à la possibilité de se connaître, il faut se poser la question des conditions de possibilité d’un savoir réfléchi au sens d’une connaissance objective de celui qui se revendique et se pose comme sujet. Autrement dit, le sujet vous invite à vous interroger sur la possibilité d’une objectivité de soi et ce en partant d’un paradoxe implicite qui consiste à dire que si le savoir se construit sur le pouvoir de la conscience (c’est parce que j’ai conscience des choses que je peux les interpréter et les connaître), il n’est en revanche pas évident que la possibilité de trouver la vérité s’applique de façon efficace quand l’objet à connaître n’est pas différent de celui qui connaît. En d’autres termes, la construction de la connaissance ne suppose-t-elle pas une distance critique qui se trouve par principe impossible dès l’instant où il y a réflexion, c’est-à-dire retour sur soi ? Vous allez donc devoir construire une réflexion qui montre que nous pensons usuellement être les mieux placés pour nous savoir dans la mesure où tout savoir repose sur l’analyse du rapport entre soi et les choses. La connaissance de soi est donc en quelque sorte présupposée dans toute connaissance puisqu’elle est le moyen de cette connaissance. Nous savons qui nous sommes tant physiquement, moralement et intellectuellement parce que nous avons une intuition constante de nous-mêmes dans la conscience (I). Or, cette conscience est-elle une connaissance qui ressemble au savoir des choses ? Cela semble problématique puisque nous n’avons pas forcément le recul pour être objectif à notre propre propos. Si nous avons tendance à penser que nous pouvons juger des autres (et donc savoir ce que « nous » sommes au sens de ce qu’est un homme en son humanité fondamentale), nous sommes plus en difficulté lorsque nous cherchons à nous départir de notre partialité à notre propre endroit (problème de l’honnêteté de soi et rapport à la psychologie) (II). Cette contradiction nous conduit alors à dire que nous ne pouvons savoir ce que nous sommes que si nous parvenons à sortir de nous-mêmes et nous transcender. Cela signifie que la conscience de soi n’est savoir de soi que dans la mesure où nous découvrons l’impossibilité d’une définition subjective et que nous accédons au fait que l’homme n’est pas unique mais toujours en devenir. Plus clairement, il s’agirait de dire en troisième partie que l’homme est unique et que ce qui se retrouve en chacun est cette capacité à ne pas répondre à une définition définitive et fermée. L’homme a moins une nature qu’une culture c’est-à-dire une capacité à se construire dans le temps, à progresser pour accéder à un idéal de soi plutôt que pour retrouver ce qu’il serait par nature. C’est le sens du connais-toi toi-même puisqu’il s’agit d’une découverte de son ignorance qui contraint l’homme à se penser comme un savoir en construction plus que comme un savoir fermé.
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