en une : Le lexique de français

L'évident est il toujours vrai ?

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Votre essai de problématisation est bon dans la mesure où il soulève beaucoup de problèmes. Il a malheureusement le défaut de cette qualité : il est brouillon, parfois naïf et souvent peu cohérent. En clair, vous n'avez pas intégré la nécessité de raisonner par étapes progressives. Or, si vous partez effectivement de définitions, vous n'avez pas compris l'utilité de ces définitions. Il ne s'agit pas simplement de partir de la définition parce que votre prof vous aurait dit de le faire. Ce recours à la définition a le rôle d'étape fondatrice de votre raisonnement. Or, définir l'évidence comme ce qui est vrai, va de soi ou est indéniable vous enferme déjà dans des difficultés presque insurmontables puisque ces trois termes ne sont pas équivalents. Partez donc du constat simple qui consiste à dire que l'évidence est ce qui saute aux yeux (etymologiquement, comme vous le dites bien). Cette définition préliminaire pose un premier problème : de quelle manière ce qui s'impose à l'esprit (par les yeux qui ne sont pas alors simplement un organe mais le mode physique de l'esprit) peut-il passer pour indubitable ? Vous avez donc là une question sur l'origine de l'erreur, puisque si l'évidence est vraie, l'erreur ne peut venir que de l'esprit humain. Dès lors, vous pouvez effectivement mettre en question Descartes mais pas tel que vous l'avez fait (car le divin n'est pas le fondement de l'évidence mais seulement sa garantie dernière, ce qui signifie que l'on peut penser la validité scientifique de l'évidence sans ce fondement). En d'autres termes, je ne condamne pas votre utilisation d'un certain contexte philosophique (Descartes-Leibniz ou même un certain jargon philosophique) mais ayez conscience que le débat n'est pas aussi facile et que vous risquez beaucoup moins à user de votre propre réflexion et de vos propres mots. La question principale qui vous est posée est celle des critères de la vérité dans le sujet connaissant et vous vous devez de l'assumer dans l'espace des relations entre vérité et évidence. Les auteurs ne sont qu'accessoires et sont eux-mêmes des exemples de votre propre réflexion, au même titre que vous pouvez utiliser d'autres exemples (les différentes erreurs des sens comme le mirage, l'illusion du baton brisé dans l'eau, ou encore les conséquences de la cire qui fond chez Descartes).
A vous donc de recomposer votre réflexion à partir de ces impératifs de rigueur et de simplicité.
Bon courage !
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