en une : Le raisonnement par récurrence

Philo 1er devoir

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
"L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme?"

C'est un sujet difficile en ce sens qu'il oblige à prendre en compte deux plans de réflexion : un plan qui conscerne la réflexion sur les notions elles-mêmes (s'agissant de savoir si la notion d'inconscient est aussi opératoire que celle de conscience pour définir l'homme), et un plan prenant plus particulièrement en compte l'histoire de la philosophie, en ce sens, pour traiter la question, il faut nécessairement avoir des connaissances sur Descartes (Méditations métaphysiques, II), Leibniz (Nouveaux essais concernant l'entendement humain) sur les "imperceptibles" perceptions qui composent ou sont enveloppées par des perceptions conscientes, et Freud à qui l'on doit le concept technique d'inconscient qui fonctionne comme un système psychique à part entière avec ses propres règles, sa propre économie. L'enjeu ici, il faut bien le souligner, est plus que la définition générale de l'homme, l'enjeu ici est de se demander quelle est la notion la plus pertinente quand il s'agit d'expliciter philosophiquement l'essence de l'homme. Or, de ce point de vue -qui est celui en partie de l'histoire de la philosophie, la notion privilégiée, mise au centre de la définition de l'homme et de sa capactité de pensée, n'est-ce pas la conscience (cf. le lien de cette notion avec le développement d'une perspective morale sur l'idée de responsabilité : ainsi la notion de conscience constitue-t-elle le point cardinal de certaines philosophies morales ayant en charge en particulier de permettre d'affirmer la nature morale de l'homme -voyez Rousseau, La profession de foi du Vicaire savoyard, dans l'Emile)? Il faut donc bien voir ce problème qui concerne la prise en charge par la philosophie et non pas une autre discipline (la psychologie, la psychanalyse, l'histoire, etc.) la définition de ce qui constitue essentiellement la nature de l'homme et son humanité.
Mais ce privilège accordé à la conscience (Descartes, Rousseau, Kant en un sens), doit-il empêcher de s'interroger sur le problème que pose le fait que la conscience ne préside pas à tout ce qui se fait dans le sujet et chez l'homme (prise en compte ici des phénomènes inconscients et des hypothèses freudiennes sur le fonctionnement propre d'un système psychique par définition inconscient; prise en compte aussi parallèlement des phénomènes collectifs, de foules, qui dépassent les consciences individuelles)? Mais la question qu'il faut poser, en dépit de l'importance de la catégorie d'inconscient, c'est celle de savoir ce que devient la notion d'humanité sans la notion de conscience? Dans l'idée d'"inhumain", n'y a-t-il pas précisément l'idée de l'absence de conscience (certes morale, mais pas seulement : cf. "ne pas savoir ce que l'on fait", être ignorant des conséquences de ses actes, etc. ce qui marque une impuissance de l'homme)?

Voilà quelques pistes de réflexion. N'hésitez pas à demander des précisions supplémentaires. Bon courage.

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