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Boujour a tous

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"Peut-on se connaître soi-même?"

La question pose le problème de la possibilité de se connaître soi-même. Il faut d'abord se demander pourquoi cela est un problème. Il faut vous interroger sur la notion de conscience et sur la validité objective de ses témoignages. La question porte aussi sur l'instrument de la connaissance de soi, et si elle se pose, c'est que l'instrument auquel on pense immédiatement (la conscience) fait problème (ce n'est sans doute pas suffisant de dire que l'on est conscient de quelque chose pour prouver par là même que l'on connaît cette chose : ici il faut travailler la distinction conscience/connaissance : au contraire de la conscience au sens d'instance de perceptions attribuées à UN sujet, la connaissance ne procède pas par témoignages, mais par enchaînement de raisons, de démonstrations, de preuves, etc.). Or dans la mesure même ou le "soi même" renvoie à une conscience (cad un pouvoir réflexif), la connaissance de soi pose problème puisque le "soi" n'est peut-être pas un objet comme les autres (est-ce que l'on peut se connaître soi-même en se posant comme OBJET, alors même que le soi est peut-être essentiellement un SUJET? Ici il faut travailler la distinction sujet/objet, et poser la question de savoir si la connaissance objective toujours ce sur quoi elle porte). Le problème ici concerne donc de façon essentielle la nature du soi pouvant se définir comme un esprit conscient de lui-même et sujet de ses pensées -voyez Descartes, Méditations métaphysiques, II.

Et en même temps, n'est-ce pas un but que de se connaître soi-même (cf. l'injonction faite à Socrate : connaîs-toi toi-même)? Cela ne se présente-t-il pas aussi comme un devoir? ou est-ce une nécessité? Ici le problème devient donc aussi en un sens moral (il faut se connaître pour comprendre et savoir de quoi l'on est capable; par ex., pour comprendre que nos actions peuvent avoir une qualité morale, il faut s'interroger sur notre nature rationnelle, et tenter de parvenir à une connaissance de ce qu'est précisément notre Raison). Ici l'enjeu de la réflexion est la possibilité d'affirmer une perspective de progrès et d'achèvement de notre nature ainsi que de notre connaissance (voyez Kant, Préface à la 2è éd. de la Critique de la Raison pure)

Voilà qq pistes qui devraient vous aider à démarrer votre réflexion.
N'hésitez pas à demander des précisions supplémentaires.
Bon courage
bon courage

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