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"dissertation : "suffit-il pour être juste..."

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"Suffit-il pour être juste d'obéir aux lois et aux coutumes de son pays?"

La notion centrale ici est la justice. Il vous faut donc lire des textes philosophiques sur cette notion afin de vous familiariser avec elle, tout en vous attachant à analyser préciséement le sujet pour élaborer une problématique qui lui soit propre (il ne s'agit pas de traiter de la justice en général).

Ainsi il s'agit d'abord de se demander pourquoi la question se pose. D'où naît en effet le soupçon qu' observer les lois et moeurs de son pays ne suffit pas pour être juste? N'est-ce pas parce que la justice est une vertu, une valeur universelle et que les lois et moeurs, au contraire, sont propres à chaque pays, chaque peuple et à chaque temps? Autrement dit les lois humaines ainsi que les moeurs nous semblent relatives, variables, capricieuses. Voyez ce que dit Pascal à ce sujet dans le fragment 294 (éd. Brunschvigc) des Pensées : "Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence, un méridien décide de la vérité [souvenez vous l'actualité de Pascal c'est aussi le "partage" de l'Amérique entre les grandes puissances conquérantes d'Europe : France, Espagne...]; en peu d'années de possession les lois fondamentales changent [ironie ici : lois dites FONDAMENTALES alors qu'elles changent]; le droit a ses époques (...). Plaisante justice qu'une rivière borne! Vérité au deça des Pyrénées, erreur au delà". Ainsi, il apparaît que la justice, pour être telle, ne peut revêtir tant de formes et être changée au gré des caprices des hommes. Comme le dit Montaigne, "la vérité doit avoir un visage pareil et universel : la droiture et la justice, si l'homme en connaissait qui eut corps et véritable essence, il ne l'attacherait pas à la condition des coutumes de cette contrée, ou de celle-là". Mais que sera alors la justice, ou comment se définira la qualité d'être juste? C'est la question que Platon pose dans la République et qui commande tout le développement du dialogue. Voyez livre III et IV. Mais la question est de savoir si la justice peut se définir comme une vertu universelle indépendemment de toute société. La justice n'est-elle pas éminemment une vértu sociale, relative à la vie en société? Ainsi Spinoza affirme qu'en dehors de la société, il n'y a pas lieu de parler de justice, cad que la justice n'est pas une valeur transcendante, mais est dictée par la vie en communauté. Voyez Ethique, IV, 37, scolie II (le juste et l'injuste sont des notions extrinsèques, cad qu'elles sont nécessairement relatives en fait).
Il apparaît ainsi raisonnable de suivre les lois et coutumes de son pays (voyez Descartes), mais ce qui ne signifie pas qu toutes lois et toutes coutumes sont raisonnables (ainsi il y aura une résistance et une tentative de lutter contre des lois et des coutumes jugées aller à l'encontre de l'intérêt des membres de la communautés, mais ce mouvement de resitance, peut ne pas se faire au nom d'un principe de justice transcendant, mais au nom des forces réelles (droits) des membres de la communauté).
Voilà donc qq éléments de réflexion destinées à vous aider à élaborer problématique et plan.
N'hésitez pas à demander des précisions supplémentaires.
Bon courage

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