en une : Le lexique de français

"y a-t-il de meilleures facons de réussir sa vie?"

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"Y a-t-il des meilleures façons de réussir sa vie?"

Il faut s'interroger avant tout sur les sens à accorder à "réussir sa vie". Cette expression aujourd'hui a une signification que l'on peut dire d'abord sociale et économique. Il s'agit de se fixer un but et de se donner les moyens pour y parvenir. Mais précisément comment se détermine-t-on à poursuivre un but ("faire carrière", réussir sa vie financièrement, être indépendant, etc.)? N'intervient-il pas ici de façon nécessaire la notion de modèle? On est influencé en effet par les modèles de réussite qui sont largement socio-économiques. Ainsi il semble que la question est de savoir comment se faire la plus belle place (en vue) dans la société. Or qu'est-ce qui nous conduit en fait? N'est-ce pas le désir de gloire et de puissance? (voyez sur ce point Spinoza, début du Traité de la Réforme de l'entendement : ce que poursuit la majorité des hommes, et la 4è partie de l'Ethique, où l'on lit que l'on peut difficilement supporter de mener une vie d'opprobre -cad de provoquer le blâme de la part de nos semblables, nous désirons plutôt être loués, et cela revient à adopter un certain modèle commun pour être loué de tout le monde; voyez aussi Platon, Gorgias et Ménon : des modèles de réeussite sociale, contre lesquels Socrate argumente car ces individus menés par le désir de gloire et de puissance, ne vivent pas selon leur propre raison, mais sont plutôt menés par la foule). Ainsi la question rebondit : il s'agit de se demander si les modèles disponibles nous permettent en effet de réussir notre vie, d'être vraiment nous-même, en fait. Il s'agit donc de s'interroger sur l'influence qu'exrece autrui, le groupe social sur nous et qui nous éloigne de ce que nous sommes vraiment, cad qui nous prive de notre liberté en ce sens que nous sommes dirigés par des normes qui nous sont extérieures. Voyez ainsi la Préface à la 4è partie de l'Ethique où Spinoza propose un modèle de la nature humaine qui permettrait, si on l'étudie, de s'approcher au plus près de notre plus haut degré de puissance (autonomie). Mais biensûr la question doit être posée de savoir si cette façon de comprendre notre possible perfection est de l'ordre de la "recette". Suffit-il d'appliquer des règles prescrites pour réussir sa vie? Il semble que cela soit insuffisant comme la réflexion de Socrate le montre : il faut mettre en jeu toute notre puissance de réflexion pour réussir à comprendre le sens de la question : quelle vie dois-je mener pour qu'elle soit la meilleure possible?, et il semble vu l'ampleur de la tâche que la réflexion ne doit pas être qu'une seule fois convoquée pour résoudre le problème, elle doit toujours accompagner et déterminer notre façon de vivre.
Voilà donc qq indications destinées à vous aider à problématiser et à élaborer un plan.
Bon courage

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