en une : Le lexique de français

Citation originale de sartre

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
"L'essentiel n'est pas ce qu'on a fait de l'homme mais ce qu'il a fait de ce qu'on a fait de lui"

Si la citation est exacte, le problème est d'abord d'indentifier ce "on" qui a pouvoir sur l'homme. Certes, précisément l'enjeu d'une telle assertion est de suggérer que l'homme n'est pas seulement passif et peut se déterminer lui-même malgré les actions qu'il subie de l'extérieur. Car ce qui agit sur l'homme c'est d'abord peut-être en effet tout ce qui est extérieur à lui et auquel il est soumis (la nature, son environnement, les autres hommes, la société : voyez comment Spinoza caractérise l'"impuissance" de l'homme (partie IV de l'Ethique) : l'homme est nécessairement soumis à l'action de causes extérieures étant de sa nature limitée -voyez l'unique axiome de la 4è partie, et est de ce fait la plupart de temps passif -a des passions- et est balloté au gré des événements). L'homme ne se définit donc pas d'abord comme un être autonome. Mais le peut-il devenir? C'est la question à laquelle invite à réfléchir cette citation. L'homme n'a-t-il pas la possibilité de se déterminer lui-même en fonction de ce qui lui arrive? Ne peut-il acquérir un certain degré d'autonomie? C'est ici la question de savoir s'il faut reconnaître à l'homme une certaine liberté. Tout le problème réside dans la définition de cette liberté (Sartre la définit comme projet au sens où l'homme n'étant rien de déterminé au départ, il lui appartient de se déterminer en prenant en compte le futur comme l'horizon du développement de ce qu'il peut se déterminer à être; pour Descartes, l'homme est doué d'une faculté absolument libre : l'arbitre ou la volonté; Spinoza, au contraire, nie la possibilité de reconnaître que l'homme a une volonté libre, cet auteur misant plutôt sur les possibilité de libération et d'autonomisation dues à la faculté de penser par soi-même de l'homme : il s'agit de comprendre dans un premier temps que nous ne sommes pas libres au sens où Descartes l'entend, mais le plus souvent déterminés par des causes extérieures à nous que nous ignorons (voyez ce texte essentiel de l'appendice à la 1ère partie de l'Ethique), et ensuite de comprendre que si liberté il y a, elle se définit non pas quand il n'y a pas de cause déterminant l'action, mais quand la chose est à elle-même sa propre cause -se déterminer soi-même en sachant que nous ne pouvons pas tout -voyez les préfaces aux partie III et IV de l'Ethique).
Voilà donc qq indications pour problématiser le sens de cette citation.
Bon courage

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