en une : Le lexique de français

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"L'action politique peut-elle être autre chose que la recherche d'un moindre mal?"

La notion au centre de votre sujet (celle qu'il s'agit donc de définir qq peu au cours de votre dissertation) est la politique. Il y a des notions annexes qu'il faut évidemment prendre en compte, ce qui vous aidera à caractériser la notion de politique, telle la cité, la société, l'Etat. Il s'agit donc en tout premier lieu, parallèlement à l'analyse du sujet, de lire des textes philosophiques sur ces notions (cf. votre manuel pour commencer).

Il faut tenter d'abord de comprendre pourquoi cette question se pose. N'est-ce pas parce que la politique n'est pas parfaite au sens où l'harmonie sociale reste pour toutes les sociétés un idéal, un horizon et n'est pas ce qui caractérise en premier lieu la société (tensions, conflits d'intérêts, etc.? Alors même que la politique au sens étymologique (politeya : cité, organisation de la cité) a pour essence cette idée d'organisation harmonieuse de la cité. Il y a donc contradiction entre l'idée du politique (le politique) -voyez le dialogue de Platon qui porte ce nom- et la politique qui est la gestion pragmatique des affaires d'un Etat (accompagne simplement les changements de la sociétés pour atténuer les effets inégalitaires de la poursuite exclusive par chacun de son propre intérêt : moindre mal donc). La tension est donc entre d'une part le politique comme ce qui a pour fin et pour définition le bien commun, le bien de la cité comme un tout organique (voyez le thème de la cité idéale dans la République de Platon) et la politique qui gère des états de faits au mieux dans l'intérêt du plus grand nombre (quand l'Etat veut se maintenir -durer longtemps-, il est en effet dans son intérêt, comme le souligne Machiavel dans le Prince, d'avoir pour lui les suffrages du plus grand nombre; un pouvoir tyrannique qui ne sert qu'un petit nombre finit tôt ou tard par être renversé). Dans ce dernier sens, on comprend, que la politique peut se définir en effet comme la recherche du moindre mal : en effet sans pouvoir politique, la situation pourrait être bien pire (voyez l'hypothèse méthodologique de l'Etat de nature chez Hobbes -la guerre de tous contre tous- qui sert à montrer qu'il vaut toujours mieux pour les individus de se soumettre à un pouvoir politique qui les préserve des risques et dangers de l'Etat de nature. Moindre mal donc parce que cela peut être pire et parce que l'institution politique est une institution dont l'utilité semble circonstantielle et relative. L'action politique en ce sens ne semble pas poursuivre une fin absolue, le bien de la communauté considérée comme un tout.
Pourtant comme je l'ai fait remarquer plus haut, selon le sens étymologique, il n'y a de politique que dans la mesure où la cité (ou l'Etat) s'affirme comme un tout qui dépasse la somme des individus (ici la notion centrale est celle de communauté). Donc si l'on considère la société sous l'angle de la communauté la politique aura toujours pour but le bien (l'organisation) commun. Il faut absolument sur ce point aller voir la République de Platon ainsi que la critique paltonicienne de la cité telle qu'elle existe et telle qu'elle est dirigée (voyez Gorgias). On pourrait donc critiquer la politique comme ayant simplement pour but la recherche du moindre mal au nom justement du politique (de l'idée du politique) qui aurait un but absolu et non pas relatif, le bien de la comunauté entière.
Voilà donc qq indications destinées à vous aider à mieux comprendre le sujet, à problématiser et à élaborer un plan.
N'hésitez pas à soumettre la problématique et le plan que vous aurez mis au point.
Bon courage.

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