L'oubli

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Il faut d'abord se demander pourquoi la question se pose : s'il s'agit de LUTTER contre l'oubli (engager un combat difficile donc), cela veut dire que l'oubli est une menace, que l'oubli est nuisible, voir moralement condamnable (voir le sens de "il faut" impliquant l'idée d'obligation morale). C'est donc cet aspect là qu'il faut d'abord envisager : l'oubli est-il nuisible ou mauvais pour nous? Et il apparaît, en effet, que l'oubli, comme ce qui s'oppose à la mémoire et à la conscience, empêche que l'on puisse tirer par ex les leçons de l'expérience et peut être à l'origine du retour du pire (cf. les débats actuels sur l'Autriche : ne pas oublier ce qu'a entraîné la montée du fascisme dans les années 30).
Et comme opposé à la conscience, l'oubli peut signifier l'oubli de soi, l'ignorance de soi -voir Platon à propos de l'oubli comme l'obstacle à la connaissance dans le Ménon. A ce propos, il s'agit de comprendre le processus de l'oubli et pourquoi il faut LUTTER CONTRE l'oubli.
Mais aussitôt se pose la question de la possibilité même de ne rien oublier (affaire de limitation de nos capacités) et il faut se demander si l'oubli n'est pas quelques fois utile en ce sens qu'il privilégie l'orientation de l'attention de l'individu vers le futur. Le culte de la mémoire peut être nocif en ce sens qu'il peut mener à la nostalgie (=vivre dans le passé) alors même qu'il s'agit de préparer l'avenir. Mais à nouveau la question se pose car le futur ne se construit pas indépendemment du passé. Il s'agirait donc de mettre en avant l'idée d'une mémoire sélective, la mémoire des choses et événements essentiels. Encore faudrait-il préciser quelles choses et quels évenements devraient échapper à l'oubli.
Voilà donc qq indications pour vous aider à problématiser.
Bon courage

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