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Commentaire de freud "l'avenir d'une illusion"

Philosophie > sujets expliqués - 17/12/2008 - correction
                
La thèse de Freud est que le développement de la civilisation repose sur la capacité à développer une connaissance fine des choses, qui serve de fondement à une action pertinente. Autrement dit, le développement de la science sert l'action la plus efficace, ce qui est un constat ambigu, dans la mesure où l'homme qui pose une telle connaissance fine n'agit pas nécessairement de façon altruiste, et peut s'en servir pour développer son intérêt personnel plutôt qu'un intérêt qui va en direction des autres, et aide à construire une véritable civilisation.
On peut opposer deux types d'auteurs à Freud : soit des optimistes radicaux, qui voient l'homme comme un être qui cherche véritablement à agir en fonction des autres, et n'est pas l'être égoïste que Freud évoque (on peut ici penser à Aristote, par exemple, dans le fait que l'homme est un animal politique) ; soit des pessimistes radicaux, qui expliquent au contraire que l'homme ne peut faire un usage altruiste de ses connaissances, c'est-à-dire est voué à une forme d'égoïsme naturel, qui lui fait systématiquement préférer "la destruction du monde à une égratignure de son doigt" (Hume). Les tendances destructives sont explicables en fonction de la volonté égoïste de se conserver, parfois au prix de l'élimination de ce qui nous semble un obstacle, à savoir autrui. Ces tendances reposent ultimement, pour Freud, sur la façon dont l'inconscient structure la conscience égoïste, en montrant à l'individu qu'il serait plus libre sans la conscience et la présence de l'autre. L'imperfection des formes de culture est l'imperfection des représentations collectives, qui ne parviennent pas toujours à réaliser de quelle manière il faut agir à l'égard des autres, et donc valident parfois au moins partiellement la vision de l'autre comme un danger potentiel.
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