en une : Cours philo : Dieu

Commentaire de texte

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 29/03/2008 - correction
                
Bonjour,

Il est vrai que ce texte n’est pas très difficile à comprendre, mais l’est beaucoup plus à commenter de par les nombreux détails qu’il donne, sans vraiment présenter d’histoire construite ou de réflexions organisées. On est plutôt à première vue dans l’accumulation de détails et exemples, ce qui ne facilite pas l’organisation du commentaire.

La première chose à faire déjà pour vous éclairer un peu est de regarder du côté de l’½uvre dont le texte est extrait. Voyez quel est le fil rouge de l’½uvre (la description de l’histoire et des habitants d’un immeuble, tous assez différents, façon galerie et d’événements ; ici, nous faisons connaissance avec l’un d’eux). Cela vous permettra de remettre en contexte ce qui est dit. Cherchez également quelques éléments si besoin quelques éléments sur l’OULIPO, le groupe littéraire de Georges Pérec, habitué comme ici à écrire des ½uvres en mettant en fait en ½uvre dans l’écriture des règles très mathématiques et techniques. Cette vision un peu plus globale du but de l’auteur et de son écriture dans cette ½uvre vous permettront déjà de relever des éléments supplémentaires dans le texte. Quand vous le pouvez, faites ces quelques recherches sur l’½uvre et/ou l’auteur et/ou le mouvement littéraire, cela permet de trouver plus facilement quelques points clefs et d’identifier les messages clefs qu’il faut souligner.

Pour ce qui est du plan, n’oubliez pas qu’il faut toujours aller progressivement, du plus général, évident et simple, au plus complexe et moins évident au premier abord. C’est à la lumière de cette réflexion et des grandes idées que vous dégagez du texte qu’il faut bâtir le plan du commentaire. N’oubliez pas non plus que ce plan doit permettre de couvrir tout le texte, qu’il faut citer par petits bouts et commenter à chaque fois, et qu’il faut surtout toujours allier fond et forme : les idées et la façon dont cela est dit (temps, pronoms, champs lexicaux, figures de style etc.).

Une première partie pourrait ainsi être consacrée à l’étude du personnage de Cinoc, car c’est quand même lui le prétexte initial du passage et malgré tout un certain nombre d’informations est donné sur lui. En plus, c’est la première chose que l’on découvre en lisant : ce personnage : description, activités, métier, caractère. Comme l’½uvre est en plus consacrée à une galerie de portraits, qui débouchent ensuite sur des considérations sur un certain nombre de thèmes, il me paraît intéressant d’aborder cela dans une première partie.

Dans une seconde partie, vous pourriez vous intéresser, en partant des nombreux exemples de mots donnés, à l’évolution de la langue : tous ces mots qui changent de sens, évoluent, naissent et disparaissent, dans des domaines très divers d’ailleurs selon des processus très divers. Car c’est ce qu’il ressort essentiellement de cette énumération assez longue : la vie, les mouvements de la langue. Là encore, vous avez en plus de ces arguments de fond, de quoi accompagner les commentaires de remarques de forme (notamment sur la disposition des mots, l’introduction d’un véritable article de dictionnaire etc.). C’est notamment le moment d’étudier la façon dont il décortique les origines, met en lumière tel ou tel mot etc. Une possibilité donc d’étudier la vie d’une langue à travers les exemples développés ici par Pérec.

Enfin, en troisième et dernière partie, je pense que vous pouvez largement tirer profit de votre réflexion sur la question préliminaire. En effet, il y a là aussi une réflexion de l’auteur sur ce problème que vous citez : la « folie » à laquelle peut conduire la lecture, les mots également : ici Pérec nous dit via ce personnage qu’une trop grande réflexion et tourmente vis-à-vis des mots peut aussi devenir dangereuse quelque part. Il faut développer ce message en s’appuyant sur les indices donnés par l’auteur : « tueur de mots », « faire de la place », « éliminer » : on sent ici une certaine maniaquerie presque dangereuse au final, comme une maladie développée qui consiste à tuer les mots au final, envers et contre tous (car certains cités par la suite ne paraissent pas toujours si désuets que cela d’ailleurs). Il est donc ici intéressant d’étudier les possibles dérives de pensée et de comportement suite à un usage trop intensif des mots, des livres, à l’instar de ce que vous avez déjà pu voir dans les autres textes du corpus.

Voilà pour une proposition de plan ; à vous de l’affiner en fonction de vos idées et analyses. N’oubliez de faire des transitions et citer le texte, et toujours bien allier fond et formes dans vos explications, c’est essentiel dans ce type de devoir. Une brève recherche sur l’auteur et son courant devraient aussi je pense vous permettre de repérer d’autres points à commenter dans ce texte assez descriptif et d’apparence moins riche que d’autres pour un commentaire.

Je vous souhaite bon courage pour la finalisation de ce devoir.
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