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Besoin correction- questions - musset - on ne badine ...

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 16/02/2008 - correction
                
Bonsoir,

Merci pour ce document. Etudiez donc chacune de ces questions.

Question 1 : vous avez dans vos éléments de réponse mis le doigt sur les deux aspects qui me paraissent essentiels pour répondre à cette question : les personnages grotesques d’une part, les situations grotesques d’autre part. La question étant « dans quelle mesure », il vous faut montrer tout au long de votre réponse les liens entre le grotesque et l’intrigue principale. En effet, l’intrigue est à la base plutôt sérieuse, voire même dramatique. Ce qu’on vous demande ici, c’est de voir justement comment le grotesque ne vient pas complètement à l’encontre de l’intrigue principale, que tout cela n’est ni gratuit ni déconnecté. La clef est donc de montrer dans cette question que le grotesque déployé ici et là par Musset est en fait une aide à l’intrigue principale et aux messages qu’elle délivre. Le mot clef est aussi « intégré » : pas d’opposition ou de simple juxtaposition, mais une vraie synergie. Comme plan et accroche, je vous propose donc de procéder en deux parties, en montrant dans chacune d’elles comment ce point permet d’allier le grotesque à l’intrigue principale et dessert cette intrigue justement. Le plan est donc une façon ordonnée de distiller ces idées et ces indices. Par exemple :

1) le grotesque s’allie à l’intrigue principale à travers les personnages :
a) Blazius et Bridaine
b) Le baron
c) La gouvernante
2) le grotesque s’allie à l’intrigue principale à travers les situations grotesques : vous pouvez par exemple découper vos sous-parties selon la progression de l’½uvre : l’exposition, puis les péripéties et enfin la situation finale.

Dans cette question, le plan est avant tout un moyen de présenter vos idées. Dans la première partie, montrez comment les personnages de Blazius et Bridaine par exemple apportent quelque chose à l’intrigue principale, à ce qui s’y passe, à la façon dont elle est menée etc. A chaque fois que vous prenez un exemple, précisez donc bien ce que cela apporte à l’intrigue à ce moment-là de l’½uvre.

Je pense qu’avec vos idées de départ, cette proposition d’organisation et ces quelques pistes de réflexion, vous avez la matière pour répondre à cette question.

Question 2 : il faut commencer effectivement par bien comprendre ce jugement. Cette citation juge négativement le comportement présumé des deux héros de « jouer la vie » plutôt que vivre. « Jouer la vie » signifie ici ne pas être dans la réalité, prendre des décisions et concrétiser les choses, mais jouer avec les autres, ne rien prendre au sérieux, être toujours dans le jeu, prendre la vie comme un jeu : on dit une chose et son contraire, on change, plutôt que de vivre les choses comme les autres. En amour, par exemple, on peut dire qu’ils jouent la vie, car ils ne s’avouent pas leurs sentiments, et n’essaient d’être sincères pour ensuite s’aimer et être heureux, mais jouent à ne pas tout se dire, se cacher leurs sentiments, faire comme si etc. On touche donc du doigt le message de Musset ici : il nous montre qu’à trop jouer, faire semblant, essayer d’être plus malin que l’autre en lui mentant et en essayant d’être le plus fort, de prendre le pouvoir, on perd tout à la fin, les choses finissent mal à la fin alors que tout aurait pu être simple, si tout le monde s’était tout dit, au-delà des egos, des fiertés etc. Il faut donc commenter ce jugement, qui stipule que Perdican et Camille dont dans le faux, dans le jeu, plus que la vraie vie et que c’est leur tort. Comme la consigne demande de « commenter », il faut à la fois aller dans le sens de la phrase, en montrant en quoi elle est vraie, mais aussi quelles sont ses limites ou dans quelle mesure on peut ne pas y être d’accord. C’est une sorte de discussion dialectique thèse/antithèse suivie d’une synthèse qui apporte une réponse finale précise et circonstanciée à ce jugement du jugement si je puis dire.

On peut donc adopter un plan thèse / antithèse / synthèse ; encore une fois, le plan n’est qu’une aide à la présentation des idées, un plan dialectique est une solution simple et classique mais qui vous permet de balayer facilement tous les avis, tous les pans de la réflexion et ainsi de vous concentrer sur le fond en lui-même. Soit (en allant comme toujours du plus évident, qui consiste à aller ici dans le sens de la phrase qui est le message fort de Musset encore une fois, au plus complexe et fin à la fin) :

1) effectivement, le tort des deux personnages est de préférer jouer la vie plutôt que vivre
2) pourtant, certains éléments laissent voir que par moments ils vivent avant tout
3) au final, ces deux héros jouent la vie avant tout, c’est dans leur caractère, leur façon de faire, leur éducation etc. surtout au début ; au fur et à mesure, ils se rendent compte des choses : jouer la vie est donc ce vers quoi ils se tournent naturellement, mais l’expérience va les amener à être en mesure de vivre, mais ce sera trop tard …

Il est important dans votre plan de mettre aussi en avant, notamment au moment de la synthèse, le mouvement du texte et l’évolution des personnages : car le message de Musset vient aussi de cette évolution, mais qui vient trop tardivement bien sûr ; c’est un élément important à mettre en avant. En effet, cette citation s’applique bien à eux par essence, mais il faut ensuite nuancer car les choses évoluent, et le message est là.

Pour les idées, vous pouvez repartir de vos remarques, mais n’oubliez pas qu’au-delà de la dévotion apparente de Camille ou de son désintérêt par exemple, se cachent des notions plus profondes comme l’égocentrisme (une certaines forme), la volonté de dominer quelque part etc. (il ne pas être « dupe » si vous voulez et percer les sentiments et idées profondes des personnages).

Pour les sous-parties, elles vont découler des idées que vous allez approfondir à partir de ces réflexions et il est difficile de vous les donner toutes faites et que vous calquiez ensuite des arguments dessus. Pour la première partie, vous pouvez évoquer les pensées initiales des personnages (Camille et le mariage par exemple), leur caractère, leur attitude face au mariage, le jeu de Perdican avec la servante, tout le jeu amoureux des billets, la façon dont ils agissent vis-à-vis des autres personnages, dont ils jouent finalement, de la simple insouciance à la possible manipulation. Pour la seconde partie, concentrez-vous beaucoup plus sur la fin et ce qu’ils vont finir par s’avouer. Pour la synthèse, vous avez les éléments de départ de la réflexion ci-dessus. Pour chaque partie, à la lumière de ces explications, reprenez quelques passages précis de la pièce et ensuite organisez par grand thème ; pour la première partie par partie, vous pouvez étudier successivement chacun des deux protagonistes avant de faire un argumentaire global. Reprenez les passages pour organiser vos idées et n’oubliez pas de citer le texte, notamment quand Camille, sortie du couvent, parle de sa vision des hommes et du mariage, mais aussi bien sûr à la fin, et quand les deux personnages sont réunies ou quand Perdican fait la cour à la servante ou parle avec elle (c’est aussi un jeu particulier dans la pièce qui touche en fait trois personnages, la servante et les deux protagonistes, qui est à étudier précisément).

Pour chacune de ces questions, vous avez donc des compléments de réflexion et de méthode sur vos propres idées, qui constituaient un bon départ, et devez pouvoir rédiger tout cela à présent, en vous appuyant bien sur le texte et faisant ressortir les liens logiques entre tout cela.

Une fois vos deux questions rédigées, vous pourrez toujours, si vous le souhaitez, nous soumettre votre travail dans une question de type « correction », et obtenir alors un avis précis et personnalisé sur votre écriture, la présentation de vos arguments, votre plan final etc.

Dans l’immédiat, je vous souhaite bon courage et bon travail.
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