en une : Le lexique de français

Plan détaillé commentaire et lecture linéaire

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 11/11/2007 - Question de cours
                
Bonjour,

Un plan détaillé est construit en réponse à une question, une problématique. Construire un tel plan signifie trouver deux ou trois grandes parties, décomposées chacune en deux ou trois sous-parties, qui répondent à la question posée, aident à y apporter une réponse précise (pas un ensemble de récitations de questions de cours juxtaposées). Très concrètement, une fois la problématique posée, vous devez trouver des éléments pour construire ce type de plan :

Introduction :
- mise en contexte (façon d’amener le sujet moins brutalement à partir d’un sujet connexe, ou d’une idée plus globale ou d’un fait voire de l’histoire de l’½uvre s’il s’agit d’un commentaire de texte ou d’une dissertation sur une ½uvre) ;
- définition précise des mots du sujet (souvent, les élèves sont tentés de réserver une première partie à définir la notion importante du sujet ; mais la définition des mots importants doit être donnée dès l’introduction ; les parties ont pour but de répondre progressivement, mais complètement à la problématique et rien qu’à elle ; pas de partie où on définit les notions donc, même si les arguments donnés dans une partie peuvent amener à faire évoluer légèrement la définition de tel ou tel mot) ;
- énoncé de la problématique (si le sujet est une question, elle est déjà trouvée ; sinon, il suffit parfois de mettre le sujet donné sous une forme interrogative similaire, et parfois il faut creuser un peu plus car le sujet apparaît très vaste au départ et il faut le reformuler en précisant les choses, voire réduisant un peu le champ d’investigation) ;
- l’annonce du plan retenu (i.e. les thèmes des grandes parties, pas des sous-parties)

I -
a)
b)
c)

II –
a)
b)
c)

III –
a)
b)
c)

Conclusion :
- reprise des idées principales (grandes parties) et conclusion finale (pour dire à quelle idée forte on en est arrivé, quelle est la réponse précise et un peu personnelle que l’on apporte à la problématique) ;
- éventuellement, ouverture sur un sujet très proche, sur les évolutions possibles dans un futur proche etc. (certains enseignants préfèrent ne pas en voir car ils trouvent cela maladroit, le thème évoqué en ouverture étant souvent en fait pour eux un des thèmes à aborder dans le développement, i.e. les grandes parties, et il est alors c’est sûr maladroit de rappeler en dernière impression que l’on a omis de parler de telle ou telle chose …).

Voilà pour l’ossature. Pour construire le plan, le principal est de s’adapter à la question posée, de trouver des grandes parties puis des sous-parties qui y répondent et ont entre elles un agencement logique. Il faut pouvoir ménager entre chaque partie une transition, i.e. faire un rapide bilan de ce qui a été dit et montrer un lien avec l’idée suivante (insuffisance de l’idée évoquée dans la partie précédente, prise en compte de nouveaux éléments, défense de la position contraire etc.). Il faut toujours aller du plus général, évident et global au plus précis, particulier, pointu, le plus réfléchi, le moins évident. Un bon plan se juge donc à deux choses : sa capacité à donner au final une réponse précise à la question et à ne traiter que de points qui y sont liés précisément et son agencement logique, sa progression logique.

Il n’y a pas de plan type, c’est l’entraînement qui permet petit à petit de construire en temps limité ou non des plans adaptés. Par contre des plans usuels pour des sujets assez classiques existent : le plan dialectique (thèse – antithèse – synthèse) pour répondre à une question qui fait débat et à laquelle on peut répondre par oui ou non ; le plan historique dans certains cas, pour aborder les périodes les unes après les autres ; le plan thématique, pour traiter d’un thème ou d’une notion un peu comme dans un exposé (on aborde par exemple la vision économique, puis la vision historique et la vision politique), ici on étaie, on explicite une notion, alors que dans le plan dialectique, on la discute ; le plan analytique, souvent pour répondre à une question, de type « pourquoi ? » par exemple, en évoquant causes puis faits puis conséquences ; le plan comparatif pour comparer bien sûr deux notions ou thèses selon différents critères successifs. Face à une problématique, vous pouvez toujours voir si un de ces plans s’adoptent (souvent s’il s’agit d’une question ou d’une simple expression, une notion). Face à une citation par exemple, ces plans s’adoptent souvent de façon moins évidente, au cas par cas. Mais retenez que l’objectif n’est pas de faire un plan très original à chaque fois. Ce qui compte et est noté, c’est la qualité des arguments et de l’écriture et la façon dont vous répondre précisément à la question, et rien qu’à elle.

Une lecture linéaire est en fait un commentaire au fil de l’eau, ligne par ligne en quelque sorte comme son nom l’indique (ou plutôt petit paquet de phrases par petit paquet de phrases). Il s’agit de prendre une phrase ou une deux qui présente un minimum de sens et d’unité et on les commente de suite, sur le fond comme sur la forme, sans savoir ce qui vient après. On prend par exemple les deux premières phrases, en explore le contenu et en commente le fond (temps, métaphores et autres figures de style etc.). En quelque sorte, on commente le texte au fur et à mesure qu’on le découvre. Le commentaire est donc l’ensemble juxtaposé de toutes les remarques de chaque petit bout de texte. Il n’y a pas d’autre organisation interne dans le commentaire. L’essentiel de ce type d’exercice est donc de dégager les idées maîtresses du texte et les principaux moyens stylistiques, mais sans vraiment les mettre en rapport en eux (par exemple, sans faire un lien entre le premier et le dernier paragraphe si ceux-ci sont très proches en termes d’idées et/ou de style). Dans le commentaire composé (ou commentaire tout court) au contraire, on dégage deux ou trois axes de lecture (un peu comme les grandes parties des dissertations), qui sont des idées assez globales sur le texte (par exemple, une partie peut être l’étude d’un personnage et de son caractère tout au long de l’extrait). On choisit donc des axes et chaque axe concerne différentes parties du texte qui ne sont pas forcément toutes à la suite les unes des autres. Au contraire, l’étude de telle notion ou trait de caractère va puiser dans le début du premier paragraphe, puis le milieu du troisième etc. On analyse donc le texte à travers cette grille de lecture en citant à chaque fois, morceau par morceau, le texte sur lequel on s’appuie. Le but est au final d’avoir traité, analysé tout le texte à travers ce filtre. Tous les passages du texte, toutes les phrases doivent donc avoir été commentées, au moins dans un des axes, et pourquoi pas même dans deux ou trois, au contraire cela fait ressortir la pertinence d’axes thématiques.

Dans les deux cas, vous allez donc commenter un extrait dans son intégralité, tant sur le fond (les idées) que sur la forme (style, vocabulaire etc.), mais la lecture linéaire adopte pour seul plan l’ordre du texte, avec les analyses ainsi rédigées, à la suite, dans l’ordre où le texte les permet, alors que le commentaire composé aborde le texte, non dans son ordre chronologique mais d’un point de vue thématique (le texte est scruté sous tel angle, et va ainsi faire écho à une grande partie du texte, répartie ici et là, puis sous tel autre angle etc.).

Un même but : l’analyse de texte, deux approches : l’analyse au fil de l’eau, l’analyse construite autour d’axes précis.

J’espère vous avoir éclairé sur la différence entre ces différents exercices et sur ces différents points de méthode.
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