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Le théatre: dissert

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Les conventions imposées par le genre théâtral sont nombreuses :
- l'action dramatique : une action toujours réduite (même si elle peut être prolifique, elle est toujours condensée, elle ne peut entrer dans les détails.... comparez avec le roman). Directement liée à cette contrainte une autre : l'entrée dans l'action (l'exposition)
- des formes artificielles de prise de parole : le monologue en est la preuve la plus évidente. Y a-t-il rien de plus étrange qu'un personnage qui parle seul pour se dire des choses qu'il ressent ou qu'il pense alors qu'il n'est pas fou?
- les contraintes imposées par la scène : le lieu, le temps. Tout n'est pas représentable. (le lieu et le temps sont aussi liés à la question de l'action dans la dramaturgie classique : il faut restreindre l'action, la concentrer pour qu'elle soit percutante donc à la réduire à un jour et un lieu : les fameuses unités de temps classiques).

Voilà déjà trois types de contraintes imposantes (il y en aurait d'autres). (Vous pouvez aller lire le texte de Ionesco dans "Notes et contre-notes" sur "l'expérience du théâtre" : le théâtre, selon lui, crée une fiction qu'il détruit aussitôt à cause de la matérialité nécessairement fausse qu'il lui donne).
Pourquoi le spectateur accepte facilement ces contraintes? je ne sais s'il les accepte toujours "facilement", du moins les accepte-t-il. D'une part, parce que ces conventions permettent à une autre réalité de surgir : elles sont au service de quelque chose et ne sont pas gratuites (de même pour les contraintes poétiques : l'artifice est créateur). C'est à un monde d'un autre ordre que nous sommes confrontés, ce monde peut être un concentré de notre monde : d'où la vocation du théâtre à être la scène du monde, à représenter le monde ("le monde entier est une scène" disait Shakespeare). Voilà ce sur quoi il vous faut vous appuyer.
Votre réflexion doit s'organise comme le propose le sujet :
1. les contraintes (les trois que je vous propose par exemple) et les exemples qui vont avec : tragédie classique (une scène d'exposition voir "Britannicus" de Racine), un drame romantique (le monologue de Ruy Blas, V. Hugo), le lieu impossible ("Le Soulier de Satin " de Claudel).
2. pourquoi ces contraintes sont-elles acceptables? Que permettent-elles? (là encore trouvez des exemples précis : la réalité transfigurée, voir "Phèdre" de Racine; la réalité merveilleuse et incroyable, voir "Le tempête" de Shakespeare;le jeu sur la convention elle-même...voir Ionesco)

Voilà quelques idées majeures....
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