en une : Le raisonnement par récurrence

La princesse de cléves

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Sujet d'invention et d'argumentation:

Imaginons que la suite de l'extrait 2 de la Princesse de Clèves ne se fasse de pas au discours indirect et que Monsieur de Nemours ne soit pas réduit au silence. Donnez la parole au beau Duc et concevez une longue réplique argumentative au discours qui visera à persuader Madame de Clèves de trois idées prises de position que l'on peut ainsi formuler:
1) Le mariage ne donne pas congé à l'amour. Vous ferez même une apologie du mariage et de l'amour.
2) La sincérité peut avoir des effets désastreux. Vous utiliserez la forme du réquisitoire pour démontrer cela.
3) La gloire du renoncement et le bonheur du repos sont inacceptables. Vous opterez le registre polémique.
Votre réplique de deux pages et demie environ se construira donc sur trois idées prises(thèses) de position articulées autour de trois thèmes .Elle utilisera les formes de discours argumentatif. Chaque thèse fera appel au moins à deux arguments .L'énonciation mêlera le "je" et le "vous" sans exclure les tournures impersonnelles. Le vocabulaire dominant sera celui des sentiments et des réactions affectives. Vous cherchez à imiter le style de Madame de Lafayette: abondance des tours négatifs, utilisation de fausses interrogations, binarisme des constructions....en respectant vraisemblance psychologique et historique.

Mme de Lafayette: la Princesse de Clèves
Dans les lignes qui précédent Nemours a obtenu de Mme de Clèves qu'elle reconnaisse ses sentiments à son égard. Cette confidence, tant espérée n'est consentie que parce que la princesse a décidé de ne plus voir l'homme qui en la poursuivant a causé son malheur. Néanmoins protesté .Calmement Mme de Clèves répond. C'est notre extrait.
< Je crois devoir à votre attachement la faible récompenses de ne vous cacher aucun de mes sentiments et de vois les laisser voir tels qu'ils sont. Ce sera apparemment la seule fois de ma vais les faire paraître ; néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n'être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur que, quand je n'aurais point des raisons de devoir insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m'exposer de ce malheur. Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d'une sorte que le public n'aurait peut-être pas sujet de vous blâmer ni moi non plus, quand nous nous engagions ensemble pour jamais. Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? M. de Clèves était peut-être l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage. Ma destinée n’a pas voulu que j’ai pu profiter de ce bonheur ; peut-être aussi que sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé en moi. Mais je n’aurai pas le même moyen de conserver la vôtre : je crois même que les obstacles ont fait votre constance. Vous en avez assez trouvé pour vous animer à vaincre, et mes actions involontaires, ou les choses que le hasard vous a apprises, vous ont donné assez d ‘espérance pour ne vous pas rebuter.
- Ah ! Mme, reprit M. de Nemours, je n’en saurais garder le silence que vous m’imposez, vous me faites trop d’injustice et vous me faites trop voir combien vous êtes éloignée d’être prévenue en ma faveur.
- J’avoue, répondit-elle, que les passions peuvent me conduire ; mais elle ne sauraient m’aveugler. Rien ne me peut empêcher de connaître que vous êtes né avec des succès heureux. Vous avez déjà eu plusieurs passions, vous en auriez encore ; je ne ferais plus votre bonheur ; je vous verrais pour une autre comme vous auriez été pour moi. J’en aurais une douleur mortelle et je ne serais même pas assurée de n’avoir point le malheur de la jalousie. Je vous en ai trop dit pour vous cacher que vous me l’avez fait connaître et que je souffris de si cruelles peines le soir que la reine me donna cette lettre de Mme de Thémines, que l’on disait qui s’adressait à vous, qu’il n’en est demeuré une idée qui me fait croire c’est le plus grand de tous les maux.
« Par vanité ou par goût, toutes les femmes souhaitent de vous attacher. Il n’y en a peu qui vous ne plaisiez ; mon expérience me ferait croire qu’il n’y en a point à qui vous ne puissiez plaire. Je vous croirais toujours amoureux et aimé et je ne me tromperais pas souvent. Dans cet état, néanmoins, je n’aurais d’autre parti à prendre que celui de la souffrance ; je ne sais même si j’oserais me plaindre. –on fait des reproches à un amant ; mais en fait-on à un mari, quand on a qu’à lui reprocher de n’avoir plus d’amour ? Quand je pourrais m’accoutumer à cette sorte de malheur, pourrais-je m’accoutumer à celui de croire voir toujours M. de Clèves vous accuser de sa mort, me reprocher de vous avoir aimé, de vous avoir épousé et me faire sentir la différence de son attachement au vôtre ? Il est possible, continua-t-elle, de passer par- dessus des raisons si fortes : il faut que je demeure dans l’état où je suis et dans les résolutions que j’ai prises de m’en sortir jamais.
- Hé ! croyez-vous le pouvoir, Madame ? s’écria M. de Nemours. Pensez-vous que vos résolutions tiennent contre un homme qui vous adore et qui est assez heureux pour vous plaire ? Il est plus difficile que vous ne le pensez, Madame, de résister à ce qui nous plaît et à ce qui nous aime. Vous l’avez fait par une vertu austère et qui n’a presque point d’exemple ; mais cette vertu ne s’impose plus à vos sentiments et j’espère que vous les suivrez malgré vous.
- Je sais bien qu’il n’y a rein de plus difficile que ce que j’entreprends, répliqua Mme de Clèves ; je me défie de mes forces au milieu de mes raisons. Ce que je crois devoir à la mémoire de M. de Clèves serait faible s’il n’était soutenu par l’intérêt de mon repos ; et les raisons de mon repos ont besoin d’être soutenues de celles de mon devoir. Mais, quoique je me défie de moi même, je crois que je me vaincrai jamais mes scrupules et je n’espère pas aussi de surmonter l’inclination que j’ai pour vous. Elle me rendra malheureuse et je me priverai de votre vue, quelques violences qu’i l m’en coûte . je vous conjure, par tout le pouvoir que j’ai sur vous, de ne chercher en aucune occasion de me voir. Je suis dans un état qui me fait des crimes de tout ce qui pourrait être permis dans un autre temps, et la seule bienséance interdit tout commerce entre nous. »

DEVOIR A CORRIGER

Je vous fait ma déclaration qui est d’une sincérité éclatante, et de grâce je vous en prie prêtez-en une oreille attentive.

L’intérêt que je vous porte me pousse à exprimer toutes les raisons pour lesquelles votre discours me surprend.

J’avoue sans faute honte le plaisir que je prends à votre attachement pour moi.

Répondit-elle ! j’en demeure pourtant éblouie, stupéfaite, et j’en crois aussi à l’honneur de l’homme.

Comment ne me sentirai-je pas redevable d’un si grand amour Madame.

A l’instant présent il me vient à l’idée de consolider cet amour par le mariage entre nous, l’on savourera une expérience inexplicable.

« Lentement, insensiblement, l’image commença de gagner dans l’esprit de Mme De Clèves »

A ce que je sache, le mariage sommeille de grandes ambitions, de haute pensée, des mélancolies pleines de grâce.

Ma chère Dame , c’est une histoire passionnante et pleine d’enseignement que celle du mariage. Elle n’entraîne en aucun cas la fin de la passion et de l’amour.

L’amoureux que je suis ne sera jamais libérer de toutes les chaînes de l’amour. Ce n’est pas un rêve mais une réalité.

Je vous viendrai en aide doucement, généreusement à la tendre compassion humaine. Je suis l’âme de votre œuvre et que sans vous ma vie n’aura aucun sens. Combien de fois je n’ai pu vous écouter sans angoisse.

Je sentais bien qu’il y avait de plus doux dans l’approche de vos sentiments.

Les rêves naissent de l’insatisfaction, quelqu’un de comblé ne rêve pas, M. Némours.

Je suis l’homme qui s’est laissé vaincre sans se laisser connaître.

La sincérité de mon amour fait oublier les paroles que je murmure à votre oreille et que je voudrais embrasser au passage sur vos lèvres.

C’est une histoire passionnante et pleine d’enseignement que celle des relations de l’homme et du bonheur. Suite à un attachement profond pour l’être aimé, il est difficile de concevoir le repos qui peut être facteur de rupture.
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