en une : Le lexique de français

"réfutation"

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - Question simple
                
J'ai une réfutation a faire et je n'arrive pas à faire mes partie pouvez vous m'aider?

REFUTEZ L'IDEE SELON LAQUELLE LA VILLE APPORTE LA LIBERTE.
D'après le texte suivant:
Dire la beauté des villes, déjà...Dire leur charme..Leur poésie..Dire,redire comment la déambulation de la conscience éveillée dans la ville est probablement,et depuis un siécle,l'une des grandes aventures contemporaines...C'était l'opinion du jeune Aragon filant son "paysan de Paris" entre le café Certa,le salon de coiffure de Madame Jéhan et le passage de l'Opéra.C'était celle de Beaudelaire,poète de la ville surpeuplée,succombant au charme de ses"passantes"et fuyant,de flânerie en flânerie,de café en cercle de lecture, la horde de ses créanciers.C'était celle de Shelley chantant "la fourmillante cité pleine de bruit"-ou celle de Dickens qui se plaignait carrément,lui,en voyage,de l'insupportable absence de bruit dans la rue,qui l'empêchait de travailler.Et c'est vrai que j'échangerais bien toute la littérature bucolique d'hier et d'aujourd'hui contre quelques pages de ces quatre-là:tout Sand,tout Chardonne ou même tout Giono contre un chapitre de Manhattan Transfer ou un volume de David Goodis;c'est vrai que,contre toutes les âmes chagrines qui vont dépeignant la grisaille,la tristesse,la monotonie de l'esprit de métropole,je ne me laisserai jamais,moi,d'en dire l'intarissable ressource romanesque.
Car la vérité c'est,plus profondément peut être, que je n'ai jamais très bien compris non plus par quelle étrange ruse de l'histoire la Ville est devenue au fil du temps ce lieu de chute et de perdition,de maléfice et de servitude qu'elle est,me semble t-il, pour tant de mes contemporains.Bon.Je sais sa misère.Je sais sa violence,sa cruauté.Je sais-j'ai vu-de Calcutta à la Bowery,des faubourgs de Yaoundé ou de Treichville à ceux de Londres ou de Rome,d'inabordables réserves où rôdent le crime,la barbarie.Je sais celle qui,depuis bien plus longtemps encore, s'attache à ce que les prophètes bibliques nommaient" l'esprit des bois".Je connais,je devine cette sauvagerie native,foncière,qui sourd, disent-ils, dans la gracieuse immédiaté des rapports entre les humains.[...]
Soyons clair.Il y a,d'un côté,ceux qui croient qu'être libre c'est vivre loin des tumultes,des désordres métropolitains,dansl'une de ces sociétés simples,minuscules,parfaitement pures et transparentes à elles-mêmes,qu'offre à nos nostalgies le modèle pastoral éternel; et cette liberté n'a jamais été, à mes yeux, que l'autre nom d'une servitude terrible,d'une oppression insupportable qui,des origines de l'humanité à tous les régimes fascistes d'aujourd'hui,nous soumettent au plus implacable des maîtres:l'ordre naturel,derechef.Et puis il y a ceux qui,à l'inverse,savent qu'etre libre c'est tendre d'abord à relâcher les noeuds,à desserrer l'étreinte, às'émanciper,autant que faire se peut,de la pression des collectifs,de la loi des communautés,de la sourde pesée que fait en nous le lien de société; et ceux-là savent bien qu'elle est,cette émancipation,la définition même de ce que peut,veut,opére,au fond,une ville quand elle vient délier ses sujets de leurs attaches anciennes pour les livrer,d'un coup,sans merci ni compensation,à sa légendaire"solitude".[...]
J'ajoute,pour être plus clair encore,qu'il y a dans toute ville digne de ce nom un cosmopolitisme de principe qui me renforce encore dans cette conviction;et que,face à l'"esprit des bois" de tout à l'heure, si spontanément prompt à séparer l'autochtone et l'étranger, celui d'"ici" et celui de "là-bas", l'esprit citadin,lui,me paraît être,en tant que tel encore, une formidable machine de résistance au chauvinisme.Je ne dis pas,onl'imagine,qu'il n'y ait pas de xénophobie dans les villes,et il est hélas! clair que la haine raciste,quand elle explose,y est plus foudroyante qu'ailleurs.Mais ce que prétends,c'est qu'on y trouve une dispersion des êtrs,une perpétuelle migration des cultures,un infini brassage des langues,des rythmes,des corps et même des âmes.

BERNARD-HENRI LEVY "ELOGE DU BéTON"
MERCI D'AVANCE
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