La compétence donne-t-elle des droits ?

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Votre sujet présente une complexité méthodologique majeure : il ne se réfère pas ç un seul domaine de réflexion, ce quqi va vous obliger à glisser, dans vos exemples, d'un secteur philosophique à un autre. Veillez donc bien à vous demander si toutes vos références ne réduisent pas le champ de compréhension de la compétence.
Pour ce qui est de la problématisation elle-même, en partant de la définition de la compétence comme excellence technique (il s'agit d'une forme de savoir faire), vous vous retrouvez dans une problématique très classique en philosophie consistant à opposer l'homme vertueux (au sens de l'arété grecque qui est traduite également comme excellence) à l'homme ignorant. A ce titre, le sujet vous interroge précisément sur le rapport à l'autre que permet la possession d'une excellence (puisqu'il s'agit de droits). Dès lors, le problème devient celui de savoir dans quelle mesure la valeur humaine se différencie à raison du mérite ou des dons. Posée ainsi, la question doit affronter l'alternative redoutable consistant à fonder les droits soit sur une reconnaissance de l'égalité naturelle entre les hommes soit au contraire sur une expression des différences radicales de vertu. Autrement dit, si de prime abord, on a tendance à répondre oui à la question posée puisqu'on a en tête le modèle du médecin ou d'une spécialiste quelconque dans une discipline particulière (ce qui doit se justifier par des arguments et des exemples), cette question devient singulièrement complexe si l'on songe que le critère de la compétence est alors profondément inégalitaire et que le fait de réserver des droits à la compétence risque de faire de la compétence le critère du droit (à ce titre, je vous renvoie à La Politique - ou Les politiques dans la nouvelle traduction de Pellegrin que je vous recommande - d'Aristote et plus exactement au chapitre 11 du livre III lorsque Aristote apporte comme argument pour la souveraineté populaire le fait que la compétence reste une donnée technique qui ne permet pas pour autant un droit politique). Voilà une matrice initiale de réflexion que vous devez ensuite creuser pour tracer la voie de votre troisième partie (à l'aide notamment de vos lectures de cours). Je reste bien sûr à votre disposition si besoin est.

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