en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Commentaire-latin virgile enéide

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 14/05/2008 - correction
                
Bonjour,

A la lecture de ce texte, on constate déjà le contraste entre la vision qu’a Didon de sa propre mort et celle qu’en ont les autres personnes qui y assistent. Pour Didon, c’est une fatalité, mais fatalité acceptée, presque décidée voire revendiquée (« mais nous mourons »). C’est en plus une mort violente (épée, sang), les termes employés ensuite pour décrire l’agonie et la fin de Didon contrastant avec son apparente résolution, sa sorte de calme. Le contraste est ensuite accentué par l’attitude des « spectateurs », beaucoup plus affolés, catastrophés, criant, hurlant, se désolant ; ils sont bien moins contenus (cris, pleurs, gémissements, hurlements). Et il semble même que cette mort (qui n’est pas rien, c’est celle de la reine de Carthage quand même). Les faits énoncés en comparaison (jusqu’à l’écroulement de la ville) semble aller dans le même sens que la mort de la reine, qui quelque part fait s’écrouler aussi la ville ; mais ils contrastent très nettement à la fois avec la fatalité et la retenue de Didon dans sa mort sanglante et tragique. Par la suite, un nouveau paragraphe appuie sur cette opposition en décrivant cette fois véritablement une agonie : elle se remue, se relève et retombe etc. L’agonie et la durée du calvaire sont amplifiés par la façon dont l’auteur présente les choses : il revient sur la mort non encore finie dans ce nouveau paragraphe, alors qu’on pensait sa fin arrivée. Sans compter tout l’aspect théâtral et symbolique (notamment les trois fois où elle tente de se relever avant de rendre l’âme). Le dernier paragraphe sera une nouvelle fois plus apaisant mais aussi plus mystique avec rapport aux dieux et plus en conformité aussi avec qui est Didon et son statut. L’instant est aussi plus solennel avec l’emploi du discours direct qui est fait ici. Au-delà des différentes idées et analyses qui coexistent, vous voyez aussi que ce passage a une construction toute particulière autour de la mort de Didon en elle-même sur laquelle il faudra aussi à un moment ou un autre insister. Du côté de la forme, une nouvelle fois regarder les champs lexicaux et l’opposition des styles, l’emploi du discours rapporté et direct, sans oublier bien sûr la versification dans le texte original.

A partir de ces remarques à approfondir, on peut par exemple envisager la lecture analytique suivante :

1) une scène de mort tragique et agonisante (insister sur le côté violent et long notamment, avec la reprise dans un nouveau paragraphe après d’autres réflexions, la remarque sur la tentative de se relever trois fois etc. : cf. plus haut).

2) malgré tout, l’attitude d’une Didon qui contraste avec la gravité de la situation et l’attitude des personnes qui assistent à sa mort : elle reste relativement résignée voire déterminée, la tête haute, alors qu’elle est reine, que sa mort est violente, que c’est un drame pour sa ville, et que les autres personnes ont des réactions bien plus « humaines » et « normales » face à cette mort, d’où le contraste.

3) au final, une attitude étonnante certes, mais dans l’absolu, pas pour Didon, pas dans ce contexte : détermination déjà vue auparavant, attitude de Didon face à son amour perdu, lien avec la divinité représentée par Iris en fin de passage : figure d’apaisement, mais qui montre aussi que c’est quelque part normal, presque apaisant et une belle mort.

La conclusion de l’étude pourrait donc être que la mort de Didon est dans l’absolu et pour les autres violente, injuste, dramatique etc. mais pour elle et au vu de son rang, de son situation par rapport à son passé, les dieux etc. c’est presque normal, surtout la seule façon presque de mourir pour elle, et qui plus est « la tête haute ». Là encore, il est bien de reboucler sur le titre : il précisait que le passage traitait de la mort de Didon, on montre en conclusion qu’on a étudié cet épisode de la mort de Didon, en essayant de l’interpréter, lui donner un sens. Le but étant vraiment de donner une lecture globale et précise du passage en en dégageant le sens principal.

En espérant vous avoir éclairé sur ce passage, je vous souhaite bon courage dans la suite de votre préparation.
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