en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Je voulais savoir si mon plan correspondait bien au sujet proposé:pourquoi la crtitique litteraire?

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 04/11/2007 - correction
                
Bonjour,

Ce sujet n’est effectivement pas évident à traiter et je comprends bien vos hésitations face au plan à adopter. Les éléments que vous mentionnez dans la deuxième partie essentiellement sont toutefois bien vus et bien choisis ; c’est tout à fait le type d’arguments à avancer et étayer. Toutefois, si l’on reprend ce que nous avons vu suite à votre première question sur le sujet (dans la partie « analyse du sujet »), la question à se poser pour « juger » votre plan en quelque sorte est : « est-ce que chaque partie présente un type de causes ou de raisons justifiant l’existence et l’utilité de la critique littéraire » ; en d’autres termes, devant chaque résumé de grande partie (à mettre sous forme d’une phrase), vous devez pouvoir mettre « car » ou « parce que » : « pourquoi la critique littéraire ? »  « parce qu’elle a telle utilité ou tel rôle », « car elle permet ceci ou cela etc. ».

Le problème de votre première partie est qu’elle est trop descriptive, trop « question de cours ». Les éléments que vous y mettez en avant sont intéressants et en lien avec la notion de critique littéraire, mais le piège est d’aborder des points très théoriques sans apporter un élément de réponse à la fin de la partie à la réponse « pourquoi ?». La partie définition notamment doit être traitée en amont : la notion de critique littéraire doit être définie précisément comme nous l’avons vu l’autre fois dès l’introduction (après avoir amené le sujet et avant d’annoncer la problématique puis le plan). Quant à la suite, des éléments historiques par exemple pourront vous resservir dans le développement des arguments mais le piège d’y consacrer une partie est de tomber dans la récitation plus que la réflexion face à la question posée. En fait (et c’est difficile c’est vrai !), il faut accepter de ne pas tout dire, ne pas développer tout ce que vous savez sur la notion mais de ne retenir et développer que ce qui apporte un élément concret de réponse à la problématique. (Par contre, l’ordre de vos deux parties était lui très logique, et il n’y avait pas, présenté ainsi, de raisons de les inverser ; les thèmes seront de toute façon, même différemment, abordés dans le même ordre : définition et cadre d’abord, explications, raisons et justifications ensuite).

Ainsi, votre première partie est en fait à mettre dans l’introduction, mais en plus condensé bien sûr, surtout pour ce qui est de la fin ; quant à votre seconde partie, elle pose justement bien le problème et ce sont les types de raisons que vous avancez qui doivent en fait faire chacun l’objet d’une grande partie. Chaque grande partie doit présenter un but, une utilité (comme effectivement expliquer, développer l’esprit critique ou la recherche etc.). Chaque grande partie doit en fait directement une grande catégorie de causes ; dans l’idéal, il vous faut trois parties avec par exemple même deux sous-parties dans chaque, sans oublier que ces causes doivent être organisées de façon logique et progressive (du plus évident, plus générale aux causes ou utilités les plus précises, les plus détaillées). Il vous faut donc faire en quelque sorte de vos sous-parties de la deuxième partie des grandes parties à part entière et les développer pour apporter des éléments construits et progressifs à la question. Je vous propose donc de repartir pour corriger votre plan de ma proposition précédente en trois parties :

1) la critique littéraire permet de tirer d’expliquer les textes des écrivains, de donner des éclairages et des avis sur leurs ½uvres :
a) c’est une des fonctions premières des critiques (et depuis longtemps) : expliciter certains points des pensées des auteurs, qui peuvent ne pas être tout à fait clairs au premier abord pour le lecteur : on retrouve ici l’idée de didactique (même si parfois, cette critique n’interprète pas bien la pensée de l’auteur … : cf. passage des « Essais » de Montaigne longtemps interprété à tort comme un éloge de l’esclavagisme !)
b) tirer la « substantifique moelle » des ½uvres, en donnant au grand public des leçons de vie (notamment au théâtre, et c’était une fonction de la tragédie chez les Grecs, malheureusement c’est parfois trop complexe en terme de message pour que tout un chacun saisisse toutes les subtilités du premier abord)
Dans cette première partie, on peut donc montrer que la critique littéraire est au service de tous pour la compréhension profonde (a) puis l’interprétation (b) des ½uvres, pour en tirer tous les enseignements qui s’y trouvent distillés. C’est la première fonction qui vient à l’esprit, celle qui concerne le fond des ½uvres et donc a une utilité concrète très rapidement. Mais on peut aussi voir la chose comme un exercice de forme, une discipline presque à part entière (idée de transition avec la deuxième partie).

2) la critique littéraire est aussi un exercice intellectuel qui permet justement de développer l’esprit critique, la réflexion, la compréhension des lecteurs, au-delà du simple fond des ½uvres : c’est une discipline qui se développe presque pour elle-même, en parallèle ; elle n’est pas utile que pour les interprétations qu’elle donne, mais aussi pour les méthodes qu’elles déploient. Ces méthodes ont des utilités nombreuses, et à la limite, on peut aller assez loin dans les interprétations, même s’il ne fait pas trop s’étendre ici : les facultés développées ainsi chez les personnes concernées ont un lien avec la liberté, la démocratie, les arts etc.
L’idée est donc ici de montrer comment la discipline en tant que telle est finalement très utile pour elle-même. Mais les intérêts démontrés dans ces deux parties ont de plus en plus tendance à se rencontrer, notamment depuis la séparation plus franche des deux types de critique littéraire et l’appropriation du second par les chercheurs, dans la recherche, la capitalisation, la dynamique ainsi créée.

3) la critique littéraire est aussi une démarche de recherche (cf. notion de didactique, appropriation actuelle du genre par les chercheurs notamment, en littérature s’entend bien sûr). Fond et forme s’allient ici pour faire de la critique littéraire une démarche de capitalisation des idées acquises, mais aussi de remise en cause permanent de celle-ci, de réflexion sans cesse renouvelée ; les idées en elles-mêmes sont importantes bien sûr et les enseignements de vie sont à garder, mais le dynamisme et la non acceptation définitive permettent de participer à des choses importantes en démocratie : réflexion, débats contradictoires etc. Pour cela, il faut des chercheurs suffisamment érudits et savants, et ayant eux-mêmes beaucoup réfléchis, en maîtrisant les techniques.

Chaque grande partie apporte un début d’explication à la question, complétée par la partie suivante, car celle-ci est plus détaillée, plus précise, le tout lié par les transitions adéquates.

En résumé, je pense que vous avez désormais bien compris et cerné le sujet, et vu la difficulté de celui-ci, c’est déjà une étape importante de franchi. Par contre, vous ne vous étiez pas encore assez éloigné de vos connaissances pour n’utiliser que celles qui peuvent répondre de façon précise à la question ; vous pouvez maintenant faire le tri et reprendre ce que nous avions vu l’autre fois et que je rementionne ci-dessus pour construire trois parties répondant bien à la question « pourquoi ». Ces parties sont des propositions, mais je pense qu’en reprenant chacune des trois grandes idées et en alimentant par vos idées propres, vous devriez pouvoir construire une réflexion intéressante. N’oubliez pas que le but d’une dissertation est d’apporter une réponse précise, personnelle, construite et adaptée à une question. Et une réponse de ce type, avec un effort de réflexion et de construction, même si les arguments ne sont complètement originaux, sera toujours préférée à une récitation de questions de cours, répondant de loin à la question posée et restant sur des définitions et autres éléments théoriques. Maintenant que vous avez le sujet bien en main, j’espère vous avoir montré vers quel type de plan il vous fait maintenant s’orienter, avec quel type d’arguments et pourquoi.

Je vous souhaite bon courage dans la poursuite de votre travail.
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