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Dissertation victor hugo

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Comment integrer le poème Paroles sur la dune de Victor Hugo dans ma dissertation?
Dissertation
En quoi ces trois poèmes vous semblent-ils illustrer le parcours, l’itinéraire spirituel de Victor Hugo dans Les Contemplation ? Vous compléterez votre analyse en vous référant à d’autres poèmes du recueil.
« Oh ! Je fus comme fou… » (V. Hugo, Les Contemplations, IV, 4)
« Elle avait pris ce pli… » (V. Hugo, Les Contemplations, IV, 5)
« Paroles sur la dune « (V. Hugo, Les Contemplations, V, 13)

INTRODUCTION
Recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres que Victor Hugo a publié en 1856. Contemplations comptent parmi les plus beaux poèmes de la poésie française.
Le livre IV est le livre du deuil (17 poèmes) Pauca meae Le 4 septembre 1843, Léopoldine et son mari, se noient dans la Seine à Villequier. Hugo médite sur cet abîme qui sépare hier d'aujourd'hui. Livre V (26 poèmes) En marche. C'est le livre du ressaisissement, du dynamisme retrouvé. Le poète en exil s'arrache à sa tristesse et va chercher de nouvelles raisons de vivre dans la méditation. Il s'adresse à ses amis, à ses enfants, à ceux qu'il aime et leur exprime sa vision du monde. Il y décrit le spectacle immense de la nature, des Océans, des rochers, du ciel et médite sur la condition humaine.
La succession des deux parties, des six livres de Contemplation, correspond à un ordre tout à la fois logique, chronologique et psychologique : des lueurs du matin au crépuscule du soir, de l’espérance à la résignation, de l’amour à la perte des êtres chers, des luttes et des rêves à la réalité, mais aussi des grand questions aux mystère du mal et de l’injustice, à de nouveaux espoirs possible. Victor Hugo place les poèmes dont il dispose dans un ordre déterminé, conçu pour suggérer au lecteur un enchaînement logique des sentiments. Ainsi on a donc la progression logique : refus et désespoir, sa révolte contre la cruauté du destin « Oh ! Je fus comme fou…», sa nostalgie et méditation : « Elle avait pris ce pli » Et enfin acceptation de la mort, et retour de l’espoir.
DEVELOPPEMENT
La premier page du recueille est une sinistre page blanche marquée « 4 septembre 1843 » la date de la mort de sa fille. Cet artifice lui permet de mentionner dans le recueil l’événement tragique autour duquel basculent le livre et la destinée du poète, sans en parler. Il suggère par là une douleur trop vive pour pouvoir être dite. Le poème suivant étant intitulé « Trois ans après » (poème III) et daté de Novembre 1846, nous comprenons que le poète est resté muet de douleur pendant les trois années qui suivirent. Le poème exprime le désespoir, l’impossibilité de continuer son œuvre, de continuer à vivre, la révolte contre le destin et même contre Dieu. . Il se présente comme une réplique de l’auteur à ceux qui tentent de le consoler. A ceux qui lui disent que la vie continue, qu’il doit continuer son œuvre, Hugo répond que sa vie est finie : « Je regarde ma destinée / Et je vois bien que j’ai fini ». Il accuse le « Dieu jaloux » qui lui a ravi sa fille.
Le poème IV revient sur « le premier moment », il décrit le poète, fou de douleur, refusant de voir la réalité. « Oh ! Je fus comme fou dans le premier moment ». Hugo évoque rétrospectivement l’état de folie hallucinatoire où la douleur l’a d’abord conduit ; il s’obstine à nier l’évidence, croit entendre sa fille, la voir.Les 5 premiers vers expriment l’abattement, la tristesse, une quête pathétique de compassion. Le vers 6 laisse percer tout d’un coup une pulsion violente de mort ou d’automutilation. Les vers suivants, reliés séparés des précédents par un « puis » (v.7) expriment au contraire une volonté de réagir, une révolte, qui débouche sur un début de réflexion métaphysique (v.10-11). : Dieu a-t-il permis cette mort et dans ce cas il est un Dieu mauvais, ne l’a-t-il pas autorisée et dans ce cas Léopoldine est vivante ? Mais cette réflexion tourne court, ou plus exactement, elle se continue sur un autre registre, celui de la vision, de l’hallucination introduite par « Il me semblait » (vers 12) Enfin, après un saut de ligne, le passage du discours indirect au discours direct, de l’imparfait au présent installe progressivement le locuteur dans la folie hallucinatoire. Il utilise le champ lexical de la souffrance : le verbe souffrir (2 fois au vers 4) ; le verbe éprouver (2 fois au vers 5) ; le verbe pleurer (vers 2) et son double complément insistant sur la profondeur du désespoir : « trois jours amèrement » (vers 2). On trouve aussi le champ lexical de la révolte et du refus : je me révoltais (v.7), je n’y croyais pas (v.9) ; elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté » (v.13) ; « c’était impossible » (v.15). A ce champ lexical, on peut ajouter l’impression violente produite par la précision crue du vers 6 qui suscite efficacement l’imagination du lecteur : « Je voulais me briser le front sur le pavé » Il y a une mise en relief des mots-clés par la syntaxe et la versification : procédés de répétition : « souffert ma souffrance » (v.4) ; « Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ? » (v.5). Fonction expressive de l’exclamation : 11 points d’exclamation dans le poème. Oh ! (v.1 et 17) ; hélas ! (v.2) ; Non ! (v.9). Ces exclamations sont un moyen de donner par endroits à la phrase la brièveté et la violence de la plainte, du cri. Victor Hugo s’adresse à certains de ses lecteurs qui auraient pu vivre la même souffrance que lui, c’est une façon de quêter une aide, une consolation, de lutter contre la solitude où sa souffrance le condamne. L’ensemble de ces procédés contribue à développer la tonalité pathétique du texte : le poète expose sa souffrance et souhaite provoquer chez le lecteur une sympathie, une compassion.
Le poème V évoque la tournure prise par les pensées du poète pendant la période qui suivit : il revoit les années heureuses où Léopoldine était vivante, exprime la nostalgie du bonheur perdu : Hugo se souvient de Léopoldine, enfant ; il évoque les sentiments tendres qu’ils avaient l’un pour l’autre. Le poème V raconte les visites matinales de la petite fille : « Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin / De venir dans ma chambre un peu chaque matin » Ces vers (1-4) permettent au poète d'aborder l'évocation du souvenir proprement dite et de le rendre intelligible à l'interlocuteur auquel il s'adresse. Interruptions, précisions, réflexions à soi même créent peu à peu une impression d'intimité qui va donner le ton du récit. La réussite de cette ouverture tient à l'intimité et au naturel du ton. Ces vers sont un commentaire qui tout en indiquant le sujet du poème —les souvenirs— précisent l'effet psychologique lié à leur évocation. « Rayon qu’on espère », symboles de joie et d'espoir montrent que Hugo, ailleurs sensible à la cruauté des souvenirs heureux dans le malheur, se laisse ici gagner par leurs charmes, malgré leur tristesse. « Prenait ma plume, ouvrait mes livre, s’asseyait sur mon lit, » en donnant ces précisions, Hugo crée avec son lecteur un lien particulier qu'il associe à sa vie intime. La réticence de l'âme, au seuil du passé charmant, fait comprendre ce qui sépare le passé heureux du présent. « Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe »L'évocation comprend deux moments: Léopoldine est admirée de loin avant de venir près de son père. « Elle me consultait sur tout à tous les moments » : le poète idéalise une relation père fille de type très affectif.
Le père pardonne (dérangeait mes papiers) ( froissait les papiers, barbouillage) il est la tolérance, l'indulgence, gentillesse, tendresse, voire le dominé.
« Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants », Avec cette simple exhortation à soi même, l'impératif Victor Hugo suggère à quel point il est désormais loin du bonheur.
Le célèbre Demain, dès l’aube, … (XIV) daté du 4° anniversaire de la mort de Léopoldine (3 septembre 1847) décrit un homme encore tenté de s’enterrer vivant : le poète est coupé du monde, sans intérêt pour le paysage qui l’entoure, la pensée entièrement occupée par sa fille qu’il va rejoindre : « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, / Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit ».« A Villequier », daté du jour suivant, introduit une évolution : le poète ne se révolte plus contre le destin, il accepte la volonté divine, il se résigne à la perte de sa fille, il continuera à vivre. C’est la fin du deuil. A Villequier (XV), qui est pourtant daté du lendemain (4 septembre 1847) marque symboliquement la fin du deuil : « Maintenant que du deuil qui me fait l’âme obscure / Je sors, pâle et vainqueur… ». Le poète redevient sensible au monde extérieur : « Et que je sens la paix de la grande nature / Qui m’entre dans le cœur …» C’est le poème de la résignation : Hugo se résout à accepter la mort de sa fille, il se plie à la volonté de Dieu : « Puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient ; / J’en conviens, j’en conviens ». Il se console par l’espoir de la vie éternelle : « Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme / ouvre le firmament ; / Et que ce qu’ici bas nous prenons pour le terme / Est le commencement ». Voilà Hugo parvenu bien près de la philosophie d’Hermann qu’il refusait quelques pages auparavant ! Le poème suivant, Mors (XVI) confirme cette foi retrouvée dans un au-delà : « Derrière elle (la Mort), le front baigné de douces flammes, / Un ange souriant portait la gerbe d’âmes ».
Le poème Paroles sur la dune
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Conclusion
La mort de Léopoldine a donc correspondu pour Victor Hugo à une grave crise spirituelle. Le livre IV est le récit de cette crise : quatre années durant lesquelles le poète se décrit oscillant entre la révolte contre la Providence, la nostalgie et le doute. Puis vient la résignation et le retour à la foi.
Dans le livre IV et V. des Contemplations Victor Hugo construit l’image du père inconsolable, que la mort de sa fille a définitivement changé en un « contemplateur », c’est à dire en un penseur exclusivement préoccupé par la réflexion sur Dieu, la mort, la destinée des hommes, les grandes questions métaphysiques. Est-ce une image de soi absolument objective ? Peut-être pas. Mais c’est l’idée que Victor Hugo veut que nous retirions de l’histoire de sa vie.
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