Objet d'étude concernant le biographique

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La problématique des "Confessions" (et de toute oeuvre dite autobiographique) s'articule autour de la notion de sincérité et d'écriture de soi. Toute écriture autobiographique est une réécriture a posteriori de ce que l'on a vécu : ainsi cette réécriture est nécessairement une reconstruction du passé, et une reconstruction de l'image de soi.
1. La mémoire, une oeuvre : je ne comprends pas bien la formulation de cet axe de réflexion. Mais il est juste de dire que Rousseau construit son oeuvre en faisant acte de mémoire. Voyez dans les passages en question de quelle façon se met en place ce travail de mémoire. Vous pouvez en particulier vous appuyer sur cette phrase de la première page du livre premier :"j'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être"
2. La confession suppose la sincérité. Rousseau ne cesse de revendiquer sa sincérité. Cependant il réécrit ses souvenirs : la sincérité peut donc être mise en doute.Il faudrait s'intéresser en particulier à la place du discours par rapport au récit et voir comment les deux sont liés (discours : la voix de Rousseau au présent de l'écriture; récit : relation des actions passées au passé). A-t-on jamais du récit pur dans les Confessions? le récit pur serait l'idéal de la relation autobiographique sincère. Mais elle est impossible puisqu'il y a toujours la distance de l'écriture et la distance temporelle. Ainsi la figure de l'auteur se fait davantage voir dans la façon qu'il a de réécrire le souvenir, de le mettre en scène, dans ses interventions constantes en adresse directe avec le lecteur.
3. Rousseau ne cesse de se défendre : voir incipit, début du livre I.... Voyez très clairement quel type d'argumentation il met en place. Cette grille argumentative structure l'ensemble de l'oeuvre. Le récit est ainsi mis au service d'un souci apologétique (c'est-à-dire un plaidoyer pour lui-même). Or cette défense passe principalement par la mise en accusation des autres et de la société. Se mélange ici à la fois un sentiment paranoïaque et une pensée toute rousseauiste (c'est la société qui déprave l'homme).
4. C'est un défi lancé à la société : l'autobiographie en tant que telle n'existe pas. Il est encore scandaleux de se prendre soi-même pour sujet d'une oeuvre. Rousseau se plaît à marquer cette singularité qui le met en valeur. Voyez dans les textes toutes les marques de ce défi lancé (elles se retrouvent dans l'encadrement argumentatif de chaque épisode). Ce défi est en même temps une réflexion sur l'homme dans la société. Les deux sont-ils liés? essayez de voir comment les deux cohabitent.

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