en une : Le lexique de français

"la mémoire des tragédies permet-elle d'en éviter le retour?"

Culture Generale > sujets expliqués - 06/02/2010 - correction
                
Bonjour,
J’ai lu attentivement votre travail et je vous proposerai une suite de remarques et conseils pour améliorer votre dissertation, bien que je ne sache pas exactement les exigences attendues au concours que vous présentez…
* remarques formelles :
- Bien pour le plan en trois parties, c’est ce qui est attendu la plupart du temps. Vous pourriez néanmoins annoncer vos parties sous forme de phrases rédigées plutôt que sous forme de titres.
- Attention à l’orthographe et à l’expression
« Les enseignements tirés du passé » (page 1)
« Puis il s’agira de développer l’idée… » (page 1)
« décorellée » n’existe pas (page 1)
« ayant marqué » (pas d’accord avec le verbe avoir) (page 2)
« et cela n’a pas pour autant permis d’éviter d’autres génocides » (page 2)
« concourt grandement » (avec un t : c’est le verbe et non le nom « concours ») (page 3)
« prévenir les tragédies » ou « empêcher que les tragédies ne se reproduisent » (mais il est incorrect de dire « prévenir que les tragédies ne se reproduisent ») (page 4)
* remarques sur le contenu
- Votre travail est pertinent dans l’ensemble, vous en venez à des problématiques attendues (comme celle du lien entre les deux guerres mondiales).
- Cependant, vous ne problématisez pas assez le sujet, notamment la notion de « tragédie » et, de fait, vous passez à côté de toute la dimension littéraire de votre sujet. En effet, vous prenez directement ce terme dans son acception figurée (« les tragédies comme évènements dramatiques de l’histoire ») or la tragédie est avant tout un genre littéraire bien déterminé. Cet aspect est important car beaucoup de tragédies classiques sont en effet fondées sur le « retour » du malheur, sur la répétition de la malédiction de génération en génération (ce qui peut être intéressant de mentionner pour votre sujet). Ex : la famille des Atrides est une famille maudite, dont le malheur poursuit les membres de génération en génération. Le thème a été largement exploité en littérature.
De plus, certaines pièces de théâtre font explicitement référence à cette notion de « retour ». On pensera notamment à la pièce de Giraudoux intitulée « La guerre de Troie n’aura pas lieu » : Écrite dans un contexte politique menaçant (la montée du fascisme en Europe), la pièce apparaît comme une sinistre prémonition de la Seconde Guerre mondiale mais la scène est transposée dans la Troie assiégée d’avant l’Iliade (Homère), ce qui montre justement la perpétuation des « tragédies » au cours de l’histoire.
- si j’avais moi-même à traiter votre sujet, voici le plan que j’adopterai :
I. Le « retour » comme propriété de la tragédie
C’est dans cette partie que j’exploiterai la dimension littéraire du sujet (voir ci-dessus)
II. La mémoire comme remède à la répétition des tragédies ?
La réflexion peut partir d’une célèbre phrase de Marx : « L’histoire ne repasse pas les plats ». Il s’agirait ici de développer sur les capacités de la mémoire à tirer des leçons du passé. On pourrait également penser au « devoir de mémoire » qu’implique les grandes tragédies de l’histoire (comme la shoah…)
III. Les écueils de la mémoire et le retour de la tragédie sous une forme différente
Subjectivité de la mémoire ect… Vous avez vous-même bien traité cet aspect dans votre dissertation.
J’espère que ces quelques conseils vous auront été utiles. Bonne continuation et bonne chance pour votre concours. Le professeur Eteech
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