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Les conseils de cyberprof sur la dissertation de philosophie

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La dissertation obéit, en philosophie comme dans les autres matières, à des règles formelles qu'il faut connaître. Etape par étape, ce que vous devez savoir :

L'INTRODUCTION

L'introduction est fondamentale dans une dissertation, elle décide souvent de l'attention que votre correcteur portera au reste de la copie. Si elle est ratée, baclée, il y a fort à parier qu'il ne vous lira pas avec le même soin. Si, à l'inverse, elle remplit exactement son rôle, vous vous attirez sa bienveillance. Elle obéit à des exigences contradictoires, puisque c'est un moment aussi essentiel que bref (au maximum 3/4 de page). Vous devez le réussir, mais vous ne devez pas y passer trop de temps.

Elle doit se faire en cinq étapes recommandées :
- Phrase introductive générale / énoncé du sujet
- L'analyse des termes
- La problématique
- L'annonce du plan

Une phrase introductive générale qui amène à la formulation du sujet:

Il est souvent efficace de commencer par le sens commun : demandez-vous quelle réponse on ferait spontanément à la question qui vous est posée. Qu'ensuite vous y souscriviez ou non, vous aurez, en tous cas, rapidement, une accroche qui vous permettra de travailler les termes du sujet qu'on vous propose, qui dissipera rapidement l'angoissse de la copie blanche. Evitez les tournures usées comme : "De tous temps, l'homme...".

Exemple : "Pour être tolérant, suffit-il d'être sceptique?" L'une des façons de réagir à ce sujet (mais ce n'est pas la seule) peut être de commencer par : "Il est d'usage de considérer que le sceptique, dès lors qu'il a pour seul principe de ne pas avoir de principe, est, plus qu'un autre, disposé à tolérer toutes les opinions. C'est en ce sens que l'on fait souvent du scepticisme la condition nécessaire et suffisante de la tolérance: pour être tolérant, il suffit d'être sceptique. Pour autant..."
Une telle façon de procéder est préférable au seul rappel du sujet en début d'introduction. Personne n'est dupe, bien sûr, mais vous devez donner le sentiment que la question qui vous est posée vous passionne, et non pas que vous y répondez parce qu'on vous le demande. retour

Les termes du sujet

doivent faire l'objet d'une analyse d'autant plus précise qu'elle sera brève : insistez sur leur éventuelle polysémie, sur leur ambiguité : "doit" peut exprimer autant une nécessité absolue qu'un impératif moral, la "raison" désigne autant une faculté de l'homme - raisonnable -, qu'une propriété de la réalité - rationnelle -) - ou, s'il y a lieu, sur la structure même de la phrase (soyez attentifs, par exemple, aux conjonctions de coordination).

Ainsi, dans notre sujet-exemple : " ...peut-on réduire la tolérance à la passivité de celui qui, parce qu'il est sceptique ou se veut tel, estime ne pas être en mesure de contredire le moindre discours ? Être tolérant, n'est-ce pas déjà affirmer une opinion ? Et être sceptique afin d'être tolérant, n'est-ce pas trop contredire le scepticisme lui-même?

Qui plus est, si l'on tient le scepticisme pour la condition nécessaire et suffisante de la tolérance, il semble bien que nous soyons contraints de tolérer, entre autres, le discours de l'intolérant et les comportements qui s'en déduisent. Or, tolérer l'intolérance, ou l'intolérable, est-ce véritablement être tolérant ? "

Cette analyse doit vous mener à la

formulation de la problématique

, qui est la colonne vertébrale de votre devoir : c'est la question à laquelle vous devrez impérativement répondre en conclusion. La problématique doit se déduire des paradoxes ou des difficultés que l'analyse des termes du sujet aura mis en évidence. C'est une reformulation du sujet qui vous est donné, mais qui formule ce qui, dans votre sujet, constitue une tension, un paradoxe, et qui n'apparaissait pas nécessairement à première vue. Il est possible, par exemple, que votre problématique pose la question de savoir comment concilier ce qu'impliquent les termes de votre sujet.

Suite de l'exemple : "Ainsi, alors qu'à première vue, le scepticisme semble propice à la tolérance, il semble, en vérité, ardu de concilier l'absence (réelle ou feinte) d'opinion que revendique le sceptique, et l'affirmation résolue du principe de tolérance." (commencez alors la conclusion par "À la question de savoir comment concilier..., il est désormais possible de répondre que...") . retour
Reste

l'annonce du plan

: l'idéal serait qu'elle tienne en une phrase avec deux virgules (ex : Si .........., il n'en demeure pas moins que.........., et enfin......). Comme la troisième partie est le moment de votre dissertation où vous vous devez d'apporter des réponses, vous pouvez aussi séparer l'annonce de la troisième partie en la présentant sous la forme d'une alternative (Il n'est pas obligatoire, mais il est préférable tout de même que votre plan ait trois parties).

Suite de l'exemple : "Si être sceptique invite à tout tolérer, le scepticisme n'a-t-il pas pour effet éventuel d'exposer à tolérer l'intolérable ? Suffit-il donc d'être sceptique, de s'interdire toute opinion, pour être tolérant, ou faut-il tenir la tolérance pour l'expression d'une opinion à part entière ?".