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Philosophie > sujets expliqués - Question simple
La question qui vous est posée ici consiste à interroger le problème de l'identité. Le fait d'être UNE personne revient à pouvoir se trouver le même à travers le temps, c'est-à-dire revient à être capable de repérer un "moi" dans le temps. Autrement dit, il s'agit d'abord de vous demander si, en-dessous du flux ininterrompu de l'expérience et des perceptions du monde, se trouve comme un dénominateur commun qui accompagne toutes ces sensations, et si ce dénominateur commun reste lui-même inchangé, auquel cas vous seriez une personne au sens de personne identique dans le temps ou identité. Si ce n'est pas le cas, il faut accorder que nous ne sommes jamais nous-mêmes, ou alors que notre façon d'être se fait toujours dans la différence. La question est complexe, car elle suppose de définir la notion d'identité selon le critère de la permanence dans le temps, selon le "même". Or, cette permanence dans le temps peut, ici, se prendre en deux sens au moins. Soit il s'agit de l'identique parfait, auquel cas vous devez vous demander si rien de votre moi profond ne change dans la suite des évènements auxquels vous assistez. Soit on ne parle d'identique que dans la mesure où nous nous retrouvons et nous nous sentons de façon homogène et comparable sans qu'il s'agisse pourtant d'une identité parfaite. Il y a alors procédé de reconnaissance imparfaite et changement imperceptible du moi dans le temps. On est alors quand même soi-même, même si l'on change dans le temps.
Le fond du problème sera de vous demander si ces deux définitions possibles de l'identité sont possibles, en passant de la première possibilité qui semble évidente à la seconde, en montrant notamment que la conscience est une faculté de réflexion sur soi complexe, qui consiste à se percevoir comme à la fois toujours identique et toujours différent dans le temps. Il s'agira alors de se demander si, même dans la différence constante, certaines différences ressortent de telle façon que nous nous surprenons (toutes les différences ne fonnt pas partie de nous, comme si nous avions une marge de changement possible, et que nous pouvions nous trouver agir d'une façon que nous n'aurions jamais songée possible).
Dès lors, si nous ne pouvons jamais être nous-mêmes, si les deux possibilités antécédentes sont invalidées, vous passez alors à l'idée que le critère de la personnalité n'est pas la conscience de l'identité mais le fait de s'affirmer comme toujours différent dans le temps et comme imprévisible, c'est-à-dire comme une puissance de changement qui ne se définit par tant pas une essence que par une existence ouverte sur le monde (existentialisme sartrien par exemple).
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