La religion

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Je suis désolé de la réponse tardive si la question est aussi urgente, mais une erreur d'attribution ne me l'a livrée qu'à présent...
Le premier sujet me semble plus abordable facilement. Il vous interroge sur le rapport entre croyance et volonté pour vous demander dans quelle mesure l'acte de foi engage la volonté au point de la dépouiller de la capacité de choix qui lui est normalement attribuée. Ce sujet nécessite donc que vous définissiez précisément la volonté comme la capacité de choisir librement, c'est-à-dire d'exprimer un voeu parmi d'autres voeux possibles ; et que vous définissiez la religion comme l'ensemble hiérarchisé de croyances déterminant un Dieu comme fondement des choses. De ces deux définitions, vous voyez apparaître un problème qui consiste à remarquer la contradiction qu'il y a entre un système d'explication des choses selon Dieu et un autre système qui ne dépend que du choix de l'individu. Plus exactement même, le fait de souscrire à une religion rend la vérité dépendante d'une révélation qui n'est pas propre à l'individu mais qui se transmet par voie prophétique ainsi que par tradition. Il résulte de cela que la religion "bloque" en quelque sorte la capacité individuelle à construire le vrai au profit d'une vérité établie antécédemment à l'individu. En ce sens, la religion est aliénation de l'esprit critique, aliénation de la volonté et de l'intelligence. A ce premier point de vue découlant de l'analyse du sujet, vous pouvez articuler un second point de vue plus nuancé selon lequel la religion a néanmoins une fonction primordiale de guide des comportements (règle morale et de sagesse pour des créatures qui n'ont pas les capacités de tout comprendre). Vous devez donc trouver un certain nombre de raisons pour expliquer que la religion n'aliène que celui qui croit que son esprit est capable de tout connaître alors que le sage véritable comprend qu'il est limité dans sa connaissance et son action et qu'il doit se fier également à ce qu'il ne peut saisir que par la révélation. Sans être extrémiste, on peut donc penser que la religion offre une forme de liberté à l'homme puisqu'elle le libère de l'angoisse qu'il peut avoir en se sentant perdu face au monde et en mal de repères. Toutefois, ce second point de vue peut également paraître réducteur puisqu'il conduit à s'interroger sur le fondement de la doctrine de la révélation. Si la religion semble guider les peuples, au nom de quoi le peut-elle ? Il n'est pas si évident que la confiance qu'elle donne n'est pas illusoire et susceptible d'erreurs et de tromperies. Par conséquent, la religion peut s'expliquer comme "opium du peuple" (Marx) du fait qu'elle enferme l'inidivdu dans des préjugés graves. Elle aliène non seulement l'intelligence mais aussi et surtout le jugement moral en empêchant l'individu de comprendre som monde et autrui dans leurs différences.

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