La raison est elle la chose du monde la mieux partagee ?

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"La raison est-elle la chose du monde la mieux partagée?"

De fait personne ne s'avous volontier dépourvu de raison, et en même temps, il faut bien constater qu'il y a des hommes insensés et des hommes raisonnables. Donc à première vue le sujet semble paradoxale en suggérant, en un sens (et en un sens seulement, parce que la question se pose), que la raison est reçue également en partage par tous les hommes alors même que l'on constate que tous les hommes n'usent pas de raison pour agir, mais agissent plutôt par impulsions, par passions, etc. Mais précsiément, n'y a-t-il pas là à faire une distinction entre être doué de raison (naturellement) et en user? Il faudrait en effet explorer l'idée selon laquelle les hommes sont tous dotés de raison (et sont en cela égaux : la raison ici comme faculté naturelle et constitutive de l'homme donc de tout individu, par définition), mais n'en usent pas tous de façon égale. Mais apparemment on ne fait que déplacer le problème, car comment expliquer que les hommes, alors qu'il sont naturellement raisonnables n'en usent pas également? Ici la référence à Descartes s'impose : Discours de la méthode, tout début, livre I :
"Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont (nulle doute ici que Descartes ironise, mais ce qui n'enlève rien à sa thèse centrale :)cela témoigne que que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce que l'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que NOUS CONDUISONS NOS PENSEES PAR DIVERSES VOIES, et ne considérons pas les mêmes choses". Ainsi c'est par la pratique et le rapport aux aux idées que les hommes diffèrent (certains acquierent certaines mauvaises habitudes -de pensée-, cependant que d'autres en acquièrent de bonnes).
Mais ne continuons-nous pas à déplacer le problème? Car l'on pourrait dire à bon droit que ce qui intéresse en dernière instance la question c'est l'usage de la raison, c'est-à-dire que peut-être il n'est pas légitime de quelifier quelqu'un de raisonnable quand il n'use point de raison. Sur ce point, voyez Spinoza qui affirme très nettement que les hommes sont le plus souvent dirigés par les passions et non par la raison et que c'est pour cela qu'ils le plus souvent contraires les uns aux autres (voyez Ethique, IV, 37 scolie II).
Mais enfin ce qu'il faut prendre en compte c'est le fait d'oeuvre collective qui nous renvoie au fait que la raison est partagée entre les hommes. Mais est-elle la chose LA PLUS partagée du monde?

Voilà quelques pistes qui je l'espère vous aideront. Bon courage.

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