en une : Le raisonnement par récurrence

Dissert sur pascal!

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
"Qu'est-ce que le moi?"

Je suppose que le texte cité vous a été donné par votre professeur pour nourrir votre réflexion. Ce texte est très utile, mais ne perdez pas de vue le sujet de dissertation qui oblige à prendre en compte plus d'un point de vue pour se justifier.

La thèse de Pascal est complexe : en apparence, ce qu'il tente d'argumenter c'est la thèse suivante : on n'aime jamais personne que pour ses qualités et non pour elle-même. Cependant il faut bien voir que Pascal parle d'un amour qui est "divertissement" de son point de vue, c'est-à-dire un amour inessentiel (l'amour commun) qui ne nous aide pas à coïncider avec notre propre être, mais qui au contraire nous incite toujours à nous doter de qualités toujours nouvelles pour éblouir celui à qui l'on veut plaire (voyez ainsi le fragment 147, classification Brunschvicg). Ainsi il ne faut pas croire que le texte affirme un néant du moi (le moi n'existe pas, il n'y a que des qualités), le néant qui est ici épinglé c'est celui d'un moi qui justement ne cherche pas à coïncider sincèrement avec lui-même. Pascal pose ainsi le problème des déguisements du moi. Ce qui doit vous aider à élaborer une problématique : en effet, si la question (du sujet) se pose, c'est que sans cesse le moi se déguise; mais précisément il se déguise tant et si bien qu'il y a le risque de ne plus pouvoir le distinguer d'avec ses déguisements. Comme le demande Pascal, où est le moi? A quoi le reconnaître s'il faut faire la distinction entre qualités -déguisements- et sujet? Et cependant, l'on dit "je" : il doit bien y avoir quelque chose qui fonde cette possibilité de se référer à soi-même comme un soi, un moi. Voyez alors Descartes, Méditations métaphysiques, I et II : utilisez ce que cet auteur fonde dans sa deuxième méditation, la certitude du JE suis pensant, la certitude du sujet en tant qu'il pense. Mais il faut peut-être prendre en compte la critique kantienne qui accepte de reconnaître la pertinence de recourir à l'idée de "je" pour fonder l'idée de sujet comme unité de pensée, mais qui refuse d'accorder quelque substance à ce je qui est devenu fonction (Critique de la Raison pure, deuxième édition, Déduction transcendantale). Est-ce que le moi peut cependant être considéré comme une fonction seulement? N'est-il pas une instance qui a de l'"étoffe", une certaine épaisseur, une certaine identité, une certaine histoire?
N'hésitez pas ici à utiliser certains thèses de Freud qui fait du moi une vraie instance (voyez aux PUF, un recueil de textes de FReud qui s'appelle Psychanalyse, il y a un index de notions à la fin, ce qui est très utile).
Voilà quelques éléments de réflexion.
N'hésitez pas à demander des précisions supplémentaires. Bon courage.

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