en une : Cours philo : Dieu

"la philo c'est çà qui est bon mais..."

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
"Est-ce un progrés de ne pas croire?"

La notion centrale ici est en effet la croyance. Mais il faut voir que cette notion doit être mise en relation avec d'autres, comme l'opinion, l'erreur, la connaissance vraie (rapport d'opposition?), mais aussi la superstition, la foi, Etc. Je vous conseiellerais donc de lire d'abord des textes se rapportant principalement aux notions de croyances, d'opinion et de connaissance ainsi que de superstition d'autre part, pour comprendre quels sont les enjeux qu'engage une réflexion sur la notion de croyance. Au moins deux conseils de lecture : l'appendice à la première partie de l'Ethique de Spinoza, et si vous vous sentez du zèle, l'article "Les croyances" dans Les notions de philosophies (en trois tomes chez Folio/essais), tome II. Vous pouvez aussi lire qq textes de Voltaire sur la superstition dans le Dictionnaire philosophique par ex.
Il faut bien sûr parallèlement à ces lectures analyser le sujet précisément afin d'élaborer une problématique se rapportant à ce sujet. Il faut se demander en premier lieu en quoi l'abandon de ce mode d'appréhension des choses qu'est la croyance est un progrés : un progrés pour quoi? Ne se situe-t-on pas d'emblée dans une perspective d'interrogation sur la connaissance? Ainsi la croyance est opposée au mode de connaissance vraie (les idées claires et distinctes dont nous sommes CERTAINS -certitude opposée à CONVICTION); les procédures d'approches et démonstrations scientifiques qui permettent d'appréhender rationnellement l'objet dont on s'occupe -les choses de la nature, dont l'homme -voir Spinoza).Ainsi croyance apparaît synonyme d'ignorance (voir les liens avec la notion d'opinion, idée sans prémisses, sans fondement -voir Platon). Mais la question à se poser est celle de savoir si tout peut être objet de connaissance vraie. N'y a-t-il pas des choses qui échappent à notre connaissance et qui sollicitent un mode d'approche particulier : la croyance ou la foi? Il y a bien sûr le domaine religieux, mais peut-être plus fondamentalement, il est un domaine où la connaissance certaine est sans doute impossible : c'est le domaine de la pratique, de l'action. Il s'agit donc peut-être d'agir, en l'absence de certitudes, en fonction de principes, en fonction de croyances, en fonction d'une FOI en notre action (voir Kant et la différence qu'il y a entre connaissance objective et idée de la Raison qui doit orienter notre action sans que l'on puisse connaître objectivement l'issue ou même le contexte de notre action).
Ainsi si la superstition est un obstacle au progrés moral de l'humanité, la croyance ne se réduit sans doute pas à la superstition, et se trouve même être peut-être au fonder la possibilité d'un progrés moral de l'humanité.
Il faut donc concilier ces deux perspectives (progrès dans la connaissance et progrés moral).
Voilà donc qq indications destinées à vous aider à construire problématique et plan. N'hésitez pas à demander des précisions supplémentaires.
Bon courage

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