Histoire et philosophie

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Histoire et philosophie

Le problème de votre sujet tient à la conjonction de coordination. Que signifie le fait de dire "Histoire et philosophie" ? On peut le comprendre de différentes façons :
. Est-ce à dire que la philosophie est consécutive à l'entrée dans l'histoire (Histoire, donc philosophie) ? Dans ce cas, il s'agit de respecter l'ordre dans lequel les deux notions sont présentées. Il n'est d'histoire qu'humaine. Autrement dit, on ne saurait penser la philosophie hors de l'histoire, avant l'histoire.
. Est-ce à dire que la philosophie est essentiellement philosophie de l'histoire ?
. Est-ce à dire que L'histoire de la philosophie est d'abord et avant tout philosophie de l'histoire ? (L'ordre de présentation des termes est-il interchangeable ?)

Quoi qu'il en soit, vous vous devez d'articuler ces deux notions, de les faire jouer.
L'alternative problématique que je vous suggère est la suivante : Soit la philosophie n'a rien à voir avec l'histoire, et si elle raisonne sur l'histoire, c'est en vertu de catégories qui n'empruntent rien à l'époque où elles émergent. la philosophie s'occupe d'éternité, l'histoire s'occupe du temps. Il n'y a pas d'historicité des concepts, ceux-ci ont une valeur absolue, hors tout contexte (= le "et" revêt ici une valeur d'exclusion. Histoire et philosophie = juxtaposition de deux termes qui n'empruntent rien l'un à l'autre, et qu'il faut présenter successivement, en s'interdisant de les associer).
Soit il n'est de philosophie qu'historiquement engendrée, et il nous faut comprendre qu'une idée est déterminée par les conditions de son émergence. (Histoire, donc philosophie).

LE texte que vous devez lire est ici l'introduction aux Leçons sur l'histoire de la philosophie (Hegel).
Il s'agit de réfléchir sur le sens qu'il y a à intégrer la philosophie dans l'histoire, au rôle que joue cette "intégration" dans le sens-même que l'on donne à l'histoire, dans le fait-même de donner un sens à l'histoire. Pour cela, la notion "d'historicité" est essentielle, et notamment le paradoxe hégélien consistant à concilier - grosso modo - l'idée que toute philosophie est l'expression d'une époque, et l'idée que le devenir historique de la philosophie conduit à la considération de la fin de l'histoire elle-même.

Je vous renvoie aussi aux "considérations inactuelles" de Nietzsche (la troisième surtout).

Bien à vous, et bon courage.

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