en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 24/02/2008 - Question simple
                
Bonjour,

Il faut effectivement commencer – c’est le premier point de la méthode et de l’introduction d’ailleurs – par définir les mots du sujet, puis les limites de celui-ci. Cela permet souvent de trouver du coup des pistes de réflexion en se posant des questions sur les mots et le sens de la phrase. Commençons par nous intéresser à la citation. Il s’agit donc d’un jugement émis par l’auteur du roman lui-même, ce qui doit être souligné : ce n’est pas une interprétation, mais l’énoncé du but que l’auteur s’est donné. Quand dans la dissertation vous démontrerez en quoi le roman répond bien à ce jugement, vous devrez donc montrer comment l’auteur a poursuivi ce but, par quels moyens littéraires (énonciation, style, temps etc.) et quelques façons de raconter l’histoire et de mettre en valeur tel ou tel élément. Le mot « drame » renvoie à une histoire qui se finit par une ou plusieurs mort(s) à la fin ; le tragique est concerné par la mort, mais le drame contient la mort dans l’histoire. Il faut donc prendre ce mot dans son sens premier et fort ici, au-delà du sens un peu plus banal actuel de « peu joyeux » ou « malheureux » ; il y a bien un lien avec la mort, et connaissant l’histoire, vous voyez bien que ce point est important, puisque le roman notamment se finit sur la mort de Langlois, après avoir évoqué plusieurs morts, d’hommes comme d’animaux d’ailleurs. Le « justicier » est plus simple à comprendre : c’est celui qui rend la justice tout simplement, au sens où il ne cherche pas forcément à réparer, mais à punir à juste titre (du moins normalement ; la mort de M.V. pose à ce titre un problème à étudier dans la dissertation d’ailleurs : était-ce vraiment juste ? devait-on répondre à la mort d’une autre personne par celle de celui qu’on accuse du meurtre ? aussi rapidement et sans jugement par exemple ? sans rentrer bien sûr dans des débats engagés autour de la peine de mort, c’est sur ce type d’exemples du livre qu’il faut vous appuyer pour donner, dans le roman au-delà du sens général, tout leur sens à des mots comme « justicier »). Il faut vraiment réfléchir à l’idée de justice qui est derrière (droiture, équité, pas de parti pris, notion de « mérité » et « équitable » quelque part) et à la façon dont agit le justicier (tuer à tout prix un meurtrier ?). « Qui porte en lui-même les turpitudes » : il faut surtout s’arrêter sur ce dernier mot, dont on comprend bien qu’il s’applique à la personnalité profonde du justicier, à ce qui est en lui. Pour des mots un peu difficiles comme celui-là, il est plus simple de repartir d’une définition de dictionnaire pour avoir le sens précis et exact : « action, écrit, parole, idée basse, honteuse, ignoble » (peut aussi s’appliquer au caractère d’un personnage par exemple). Les turpitudes finalement ici, c’est le mal, l’ensemble de toutes ces choses horribles et mauvaises que le justicier justement combat ; cherchez les exemples dans le roman : ils tournent pour beaucoup autour de la mort, et du meurtre notamment, chose la plus horrible finalement, ôter la vie ainsi à des innocents. Il faut bien sûr reprendre l’ensemble de l’histoire pour définir ces turpitudes, mais ici elles tournent clairement autour des meurtres ou mises à mort. « qu’il prétend punir sur les autres » : là encore, c’est un renforcement des idées précédentes : on punit les turpitudes en tant que justicier … souvent en leur réservant du coup le même sort. Maintenant la phrase décortiquée et vue sa construction assez simple, on peut la résumer : pour l’auteur, son ½uvre est décrit le drame de ceux qui vengent les victimes, en punissant notamment les coupables, mais sont au final porteurs des mêmes maux que ces coupables eux-mêmes. Finalement, dans cette ½uvre, les justiciers sont assez semblables aux « mauvais ».

Le sujet ne vous demande pas de discuter ou réfuter cette thèse, ce qui impliquerait un plan de type dialectique (thèse/antithèse/synthèse), mais simplement de voir en quoi cette phrase est juste pour le roman, comment vous la comprenez, c’est-à-dire d’étudier des éléments de l’½uvre qui peuvent laisser dire que les justiciers sont atteints des mêmes maux que ceux qu’ils punissent pour faire simple. On vous demande très exactement comment vous comprenez ce jugement. Cela signifie que vous devez partir d’une première explication de la phrase, à grosses mailles, donnée dans l’introduction, comme nous venons de le faire. Ensuite, votre développement devra commenter et approfondir cette vision à partir des éléments relevés. C’est une sorte de boucle, dans laquelle on part d’une interprétation première et globale de la phrase, avant de trouver des éléments qui vont dans ce sens, mais introduisent ensuite quelques nuances etc.

Votre introduction doit alors se composer comme suit :
- amener le sujet à partir d’un sujet plus global (contexte d’écriture, époque ou courant littéraire, ½uvre globale de l’auteur, en lien avec le thème principal par exemple etc.) ;
- définir précisément les mots du sujet, analyser la citation, définir les limites du sujet ;
- poser la problématique sous forme de question (ici, c’est assez clair à partir du sujet ; par exemple : « comment peut-on comprendre ce jugement de J. Giono sur son roman : ‘… ‘ ») ;
- annoncer le plan.

Vu la problématique et le sujet, chacune de vos deux ou trois parties doit apporter des grandes catégories d’éléments, d’explication. Comme on vous demande d’interpréter et de dire comment vous comprenez la phrase, il faut être progressif comme toujours dans le plan : aller du plus simple et global, ce qui correspond souvent à aller dans le sens strict global de la citation, au plus complexe et fin, ce qui conduit souvent à nuancer quelque peu. Mais il faut commencer par recenser les éléments qui vont dans ce sens : le justicier en question applique par exemple la même punition aux meurtriers que leur propre méfait : le meurtre ; il devient donc quelque part comme eux, il a lui aussi cette capacité en lui de tuer l’autre, d’aller au-delà du dégoût initial. Il porte aussi en lui cette capacité de traque du loup (qu’il tue de la même façon que M.V. d’ailleurs, sorte de transfert de cette possibilité, d’intériorisation après coup du justicier). Il faut aussi voir la fin du roman également : mort du justicier, aussi violente, bien que bizarre et inattendue. En clair, il vous relever, classer et interprété les éléments qui vous font dire que le justicier – Langlois donc, puisque c’est essentiellement de lui qu’il est question ici – a en lui les maux qu’il combat, et éventuellement de les nuancer ou relativiser, les autres éléments qui vous semblent intéressants à creuser dans l’optique de la réflexion de départ.

Voilà donc quelques éléments pour amorcer plus concrètement votre réflexion sur ce sujet à partir de la méthode. Bon travail.
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