en une : Le lexique de français

Commentaire

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 14/10/2007 - correction
                
Bonjour,

Tout d’abord, malgré les réserves que vous indiquez sur la qualité de votre travail, je trouve que vous avez déjà bien avancé à partir des points que nous avons vu ensemble la fois dernière, même si vous avez aussi raison, certains d’entre eux doivent encore être précisés. Pour vous aider à parachever ce devoir, je vous propose une réponse en deux parties : vous trouverez ci-dessous des observations globales de fond et de forme sur le devoir entier et je vous mets en pièce jointe le texte que vous avez rédigé avec en rouge des remarques, suggestions, commentaires etc. pour rendre plus concrets les points développés ci-dessous.

Sur la forme très globalement, votre devoir est plutôt bien organisé (et vous citez les lignes de chaque citation, c’est très bien), car vous avez bien appliqué les principes méthodologiques du commentaire composé (introduction, transition, citations etc.). Ce point est donc acquis et compris, c’est bien. Maintenant, il vous faut utiliser cette force méthodologique et la mettre au service de ce que vous dites. Votre introduction, par exemple, respecte bien les différents temps exigés, mais en voulant sûrement faire court et percutant (ce qui est une des qualités d’une bonne introduction), vous restez trop succin et pas assez accrochant. Faire court, ce n’est pas forcément utiliser le moins de mots possible, c’est utiliser le bon nombre de mots, sans plus, pour que l’idée défendue passe correctement. Votre introduction est donc très bonne sur le fond, mais il vous fait travailler le style maintenant, encore un peu trop approximatif. Dans une dizaine de lignes, chaque mot compte et rien n’est mis au hasard ; pour vous aider à aller dans cette vois, je vous ai proposé dans le document joint quelques modifications de forme. J’ai conservé toutes vos idées, mais en essayant de les formuler différemment, de façon un peu plus coulante et précise. Ce n’est pas un modèle, c’est aussi à vous de trouver les mots qui vous paraissent essentiels pour illustrer ce que vous voulez dire ; il suffit simplement de bien les choisir. L’introduction est la première impression, celle qui va rester pendant assez longtemps dans la tête du correcteur, c’est donc comme un bijou à polir, passez-y du temps pour que vous en soyez pleinement satisfait ; ce n’est pas du temps de perdu, mais des points de gagnés. Essayez donc de travailler ce point avec cet exemple.

Premier axe : globalement, toutes les idées importantes sont là ; si vous avez l’impression de ne pas être assez précis, ce qui est en général assez le cas dans ce paragraphe, ce n’est pas par manque d’idée ou de connaissance ou de compréhension, mais par imprécision du vocabulaire employé. Vous voulez parfois donner trop d’idées dans une phrase, ce qui donne une impression d’expédié. Forcez-vous donc par exemple à avoir une phrase par idée (quitte à la développer encore un peu après un point virgule) et surtout citez le texte dès que possible. Les explications du début de paragraphe par exemple peuvent être développées en employant un vocabulaire plus précis, mais surtout les premières citations viennent presque un peu tard. Dès que vous évoquez le personnage du chevalier et son attitude, essayez de citer le texte (même si ce sont des traits de caractère de Frère Jean qui apparaissent plus loin dans le texte ; il n’est pas dérangeant de citer deux ou trois le même extrait, qui peut donner lieu justement à des lectures complémentaires ; au contraire, cela contribue à montrer que vous avez fait une lecture exhaustive et multiple de l’extrait, une des qualités jugées dans la notation). Citez directement l’exemple (cf. en rouge l’exemple des soldats qui vont boire le raisin en en remplissant leurs armes) : pas la peine de résumer ou reformuler dans un commentaire composé, puisqu’au contraire on vous demande de citer le texte (donc donner directement entre guillemets la phrase concernée ; c’est d’autant plus important que sinon, en regardant votre écrit, on se dit que vous n’avez pas cité tout le texte – ce qui est une exigence surtout en cas d’extrait court comme ici – donc que votre lecture n’est pas exhaustive ; pourtant elle l’est au sens où tous les thèmes majeurs et les phrases concernées sont abordés, mais pour s’en rendre compte, il faut lire l’ensemble de ce que vous avez écrit, le visuel ne suffit pas ; psychologiquement, ce n’est pas pareil ! Citer directement est donc un gain de temps et de points ! de plus vous direz plus de choses, puisque vous ne résumerez plus le texte et vous verrez qu’en écrivant le texte précis, on pense souvent à d’autres détails de forme ou de fond à rajouter et qu’ainsi le commentaire s’enrichit plus que quand on travaille directement sur des idées résumées du texte, forcément plus courtes).

Deuxième axe : même critique que précédemment : plutôt que d’annoncer toutes les idées dès le début du paragraphe et de les reprendre partiellement ensuite, avec citations, contentez-vous d’une phrase qui annonce le thème et ensuite abordez directement chaque idée, en les classant par ordre logique. Mais pour chaque idée, vous incluez directement une partie du texte, que vous commentez juste après sur le fond comme sur la forme. C’est plus précis et plus dynamique, moins théorique et plus proche du texte, donc de ce que l’on vous demande. Autre exemple de cette règle en rouge toujours, en fin de deuxième paragraphe. Repartez du texte cité in extenso et commentez-le à mesure pour en dégager les enseignements forts ensuite.

Conclusion : comme pour l’introduction, pas besoin que ce soit très loin, mais par contre très soigné ! Rappelez brièvement les deux grands axes d’étude et rebondissez sur l’introduction, l’idée que vous avez mise en avant au début : ce passage est un petit manifeste d’humanisme, car sous le couvert du rire et de l’aventure démesurée, il nous invite à réfléchir et à voir que des choses assez semblables peuvent arriver tout près de nous : l’homme démesuré et un peu animal qui n’a beaucoup de valeurs chevaleresques et nobles au sens moral ; une Eglise qui n’est toujours exemplaire et ne montre pas toujours ce que devrait être la religion. Rien de bien compliqué donc ; il vous suffit de soigner le style pour tirer un dernier bilan, donner une dernière précisément la grille de lecture adoptée, celle qui va rester dans la tête du correcteur au moment du verdict !

En résumé : la méthode est assimilée, le fond est bon et bien compris ; mais il faut quand même vous démarquer plus de cette analyse des idées globales que nous avions faites pour être plus précis. Le manque de précision que vous identifiez est dû à cela. Citez donc le texte petit à petit (normalement, tout le texte doit avoir été coté dans votre commentaire composé, entre guillemets bien sûr), commentez-le à mesure, cela vous donnera vous verrez des détails en plus, ensuite synthétisez les grandes idées.

Vous avez compris ce qu’il y avait à comprendre, revenez donc au plus près du texte pour le dire de manière encore plus fine et précise. Enfin, travaillez le style, en choisissant précisément vos mots, ainsi que des tournures élégantes pour le plaisir du lecteur-correcteur, qui y est très sensible.

Vous êtes donc sur la bonne voie ; vous avez tout le matériel, un petit effort de reprise et mise en forme, et vous devriez arriver à un résultat honorable et satisfaisant.

Je vous souhaite bon courage pour cette dernière étape et une pleine réussite.
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