en une : Le lexique de français

Quatrevingt-treize de hugo

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - Question simple
                
A première vue, c'est-à-dire sans avoir lu le texte, votre plan semblait bien construit et pertinent. Mais après lecture du texte il me semble construit en quelques sorte "à côté". Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien en garder, mais peut-être exprimer les choses autrement.
Dans la première partie vous parlez de romanesque et de fonction narrative, mais le texte n'est pas un récit. Au présent intemporel, il s'agit plus d'un texte didactique, qui définit, explique, qu'une description (voir la récurrence des présentatifs, du verbe être, l'énonciation directe: "ajoutez ceci", "vous pouvez", l'alternance des modalités assertive et interrogative, cette dernière accusant l'aspect didactique du texte etc.). Cela n'exclut pas la dimension descriptive, mais le texte donne l'impression de vouloir saisir une réalité qu'il ne cerne pas très bien plutôt que de décrire un objet (d'où l'utilisation des substituts lexicaux et pronominaux variés : "cette masse", "ce bloc", "cela", etc.). Le passage constitue donc une pause didactique dans le récit, qui a en effet pour effet de le dramatiser (étudiez la succession des paragraphes).
A aucun moment dans votre plan n'apparaît le terme non pas de personnification (quoique, le canon semble avoir des idées, de la patience, il médite, etc.) mais d'animation et d'animalisation de la machine. Or, c'est la métaphore qui domine le passage, relayée par celle de l'élément naturel déchaîné. Ces métaphores typiques participent de la dimension épique du passage, secondées par le style de la copia (énumérations, répétitions, style coupé, jeux sonores). En revanche, pas de tonalité tragique ici. Misez sur l'épique, étroitement lié à ce que vous pouvez ajouter après.
Ainsi, le contenu philosophique/interprétatif que vous donnez à votre troisième partie est pertinent mais il faut revoir la formulation. En effet, ces hommes jouets du canon jouet de la tempête peuvent être interprétés comme une métaphore de la condition humaine (reprendre les éléments de l'humanisation de la machine). Il est question d'infini et de sépulcre, de mort-vivant ou mort en sursis (ce que "nous", pronom présent dans le texte, sommes tous). Et le mouvement de va-et-vient qui caractérise le canon fou est le même que celui de l'homme balloté par son destin.
Il vous faut donc reprendre votre plan en n'enfouissant pas les observations évidentes à l'intérieur des parties mais en les utilisant pour construire la charpente de votre analyse.
Bon courage pour la rédaction.
Eloïse
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