en une : Le lexique de français

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SES (lycee) > sujets expliqués - Question simple
                
La question est à la fois théorique et éminemment politique. La question de la flexibilité est en effet depuis quelques années un point de divergence entre la droite et la gauche, la flexibilité étant pour la première un moyen de lutter contre le chômage, tandis que la seconde considère que celle-ci favoriserait le développement des emplois précaires.

D’abord, il faut définir la flexibilité : quand on parle de flexibilité, il s’agit de la flexibilité de la main-d’oeuvre, c’est-à-dire facilité d’embauche, mobilité géographique et professionnelle, horaires de travail variables en fonction du niveau d’activité de l’entreprise. On parle de flexibilité « interne » quand ces formes de souplesse s’appliquent à des salariés de l’entreprise elle-même (par exemple les C.D.D., contrats à durée déterminée) et de flexibilité « externe » quand il s’agit de travailleurs « prêtés » à l’entreprise (cas des intérimaires).

Dans une optique libérale, le chômage s’explique avant tout par les rigidités du marché du travail. Plusieurs types de mesures peuvent être prises :
- des mesures concernant la flexibilité salariale. Il s’agit de rendre le niveau des salaires dépendant de l’état du marché du travail et donc, dans un contexte de chômage, de les baisser. Ces mesures peuvent être diverses : des actions réglementaires ou législatives encadrant le droit syndical afin que la loi de l’offre et de la demande s’applique mieux au marché du travail, des réductions des indemnités de chômage considérées comme un frein à l’embauche, une suppression ou une diminution du salaire minimum (cf. débat sur le « SMIC Jeunes » sous le gouvernement d’Edouard Balladur)
- des mesures concernant la flexibilité réglementaire afin d’assouplir certaines réglementations en matière de droit du travail. Cela peut passer par un assouplissement du droit de licenciement, par des mesures facilitant le recours aux emplois temporaires, par des mesures favorisant l’aménagement du temps de travail permettant par exemple aux entreprises d’organiser celui-ci sur une base annuelle et non plus hebdomadaire, ou encore par des mesures limitant les effets des seuils sociaux (nombre de salariés à partir duquel il faut un délégué du personnel.

Il est une idée reçue qui veut que les pays où la flexibilité est la plus importante (Grande-Bretagne, Etats-Unis) sont ceux qui connaissent les taux de chômage les plus bas. La question est de savoir si le niveau peu élevé du chômage dans ces pays s’explique uniquement par cette raison. Dans le cas des Etats-Unis, il faut mettre en avant d’autres facteurs comme la poursuite d’une politique monétaire qui a soutenu la croissance, une croissance importante en même temps qu’une baisse des taux d’intérêt, ainsi qu’un niveau relativement faible du dollar ces dernières années. D’autre part, la vraie question de la flexibilité est celle de la précarisation du marché du travail avec le développement des « working poors », des gens qui, bien que disposant d’un travail et d’un revenu, vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Dans cette perspective, certains économistes comme B. Brunhes, insistent sur la nécessaire prise en compte du long terme. A côté de la flexibilité à court terme, il montre qu’il faut développer une flexibilité du long terme, qu’il appelle « flexibilité fonctionnelle », qui repose sur la polyvalence des travailleurs. Dans une société de moins en moins taylorisée, il est de plus en plus nécessaire d’adapter en permanence les travailleurs au transformation du monde du travail. Cette flexibilité fonctionnelle suppose une transformation de l’organisation du travail, un développement de la négociation sociale et de la formation.

Voilà quelques éléments, bonne chance.


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