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Essai sur la culture

Philosophie > sujets expliqués - 24/10/2007 - Question simple
                
Lorsque Arendt dit que la culture concerne les objets, elle signifie que la culture reste sous la forme d'objets de connaissance, c'est-à-dire qu'elle est transmise aux individus sous la forme d'oeuvres qui ont résisté à l'usure du temps et qui se donnent à la fois comme les témoins du passé et comme des les composantes essentielles de notre monde. En ce sens, parler de phénomènes du monde revient à dire que les objets culturels sont des objets invariants qui constituent ce qui reste et témoigne de la sédimentation de notre civilisation. À l'inverse, le loisir résulte de modes, d'habitudes passagères que développent les individus pour se divertir et occuper le temps présent. Le loisir n'est donc pas un travail sur le passé ou un mode d'appropriation de son monde, mais résulte au contraire d'une volonté de s'évader de ce monde, et des objets culturels qui en témoignent. Il y a en ce sens une opposition fondamentale entre une attitude culturelle, qui requiert le travail sur le passé, et une attitude ludique, qui permet au contraire de s'évader dans l'éphémère.
Concernant l'essai, il vous engage à réfléchir à une conception qui contredit, au moins en apparence, la façon dont Arendt voit les choses. Il s'agit en ce sens de montrer que la conception d'une culture éphémère serait une conception n'attribuant une valeur que temporaire ou provisoire à des objets. Arendt dit au contraire que la valeur culturelle est une valeur qui dure. On peut s'opposer à son point de vue en montrant qu'on ne peut pas dire de façon péremptoire que ce qui fait l'objet de modes éphémère est nécessairement non culturel. En effet, lorsque les gens, et le processus de la vie, conduit à se passionner pour une mode, il y a bien une forme d'adhésion culturelle, au sens où l'attitude des individus ne change pas fondamentalement de l'attitude intellectuelle de celui qui se penche sur le passé. Tout au contraire, il semble bien que les modes s'articulent logiquement à une culture plus pérenne, dans la mesure où c'est le fait de se passionner pour des choses éphémères et diverses qui conduit à en conserver certaines. La distinction qui se justifie est donc plus celle qui distingue les objets culturels dits "nobles" et qui durent parce qu'ils échappent au loisir et font l'objet de préoccupations durables, d'une génération à l'autre par exemple, et les objets culturels de loisir et plus éphémères parce que les individus réalisent qu'ils étaient souvent de moindre intérêt et ne sont pas nécessairement dignes d'y consacrer une mémoire et de prolonger leur valeur au-delà d'un temps éphémère.
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