en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Pouvez-vous faire le commentaire de ce texte d'alain?(plan avec sous parties complets)

Philosophie > sujets expliqués - 21/10/2007 - correction
                
La thèse de ce texte prend l'aspect d'un paradoxe, puisqu'Alain défend l'idée que les deux caractéristiques normalement opposées de résistance et obéissance sont deux vertus citoyennes qu'il faut concilier pour trouver le juste équilibre politique. Ce qu'il faut comprendre est que l'équilibre politique dépend de ce savant dosage entre obéissance et résistance, ce qui ne peut être obtenu que si le citoyen possède un esprit critique qui lui permet de juger des lois. En ce sens, il résiste ou obéit selon que les lois lui apparaissent justes ou non.
Je vous suggère un découpage dans le texte :
PREMIÈRE PARTIE
" Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance il assure la liberté."
Premiere sous partie qui pose le paradoxe en identifiant les finalités politiques de la résistance et de l'obéissance : à savoir liberté et ordre.
" Et il est bien clair que l'ordre et la liberté ne sont point séparables, car le jeu des forces, c'est-à-dire la guerre privée, à toute minute, n'enferme aucune liberté ; c'est une vie animale, livrée à tous les hasards. "
Deuxième sous partie : sans ordre, c'est-à-dire sans règles qui définissent les rapports entre individus, la vie animale rend la survie de l'homme précaire et ne lui permet pas de réguler ses comportements, puisque tout sert à assurer la survie de chacun, et tout est en ce sens permis (comme chez Hobbes). L'ordre est donc la condition de possibilité de la liberté.
"Donc les deux termes, ordre et liberté, sont bien loin d'être opposés ; j'aime mieux dire qu'ils sont corrélatifs. La liberté ne va pas sans l'ordre ; l'ordre ne vaut rien sans la liberté. "
Troisième sous partie : la complémentarité entre ordre et liberté se donne à comprendre parce que réciproquement, un ordre qui ne permettrait pas la liberté deviendrait comme un moyen dépourvu de fins. L'ordre est certes premier parce qu'il permet à la liberté de voir le jour, mais la liberté donne ensuite du sens à l'ordre, sans quoi l'ordre devient un ordre pour l'ordre, ce qui n'a pas de sens.
DEUXIÈME PARTIE
"Obéir en résistant, c'est tout le secret. Ce qui détruit l'obéissance est anarchie ; ce qui détruit la résistance est tyrannie."
Première sous partie : le dosage d'obéissance et de résistance a pour finalité d'éviter les deux écueils de la tyrannie et de l'anarchie. Alain explique ici que le contraire de l'ordre est l'anarchie (le désordre total d'une guerre animal entre les hommes qui n'ont aucune règle que celle de la survie), et que le contraire de la liberté est la tyrannie (la dictature d'un ordre arbitraire qui serait à lui-même sa propre fin, sans permettre la liberté de chacun).
" Ces deux maux s'appellent, car la tyrannie employant la force contre les opinions, les opinions, en retour, emploient la force contre la tyrannie ; et inversement, quand la résistance devient désobéissance, les pouvoirs ont beau jeu pour écraser la résistance, et ainsi deviennent tyranniques. "
Deuxième sous-partie : Alain explique ici la façon dont le non respect des deux evrtus implique le retournement de la liberté sans règle en anarchie ou de l'ordre sans liberté en tyrannie. Mais il place ici son analyse dans le cadre d'une société qui existe déjà, en montrant qu'un pouvoir qui ne laisse pas s'exprimer des opinions risque à la fois l'anarchie (violence des revendications de liberté : la révolution) et la tyrannie (écraser toute expression de l'opinion : la dictature)
"Dès qu'un pouvoir use de force pour tuer la critique, il est tyrannique."
Troisième sous-partie : l'équilibre entre obéissance et liberté ne peut se trouver dans un cadre social qu'à la condition de laisser, au coeur des lois, la possibilité d'une critique publique, c'est-à-dire la liberté d'expression.
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