en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Demande de correction

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Vous trouverez ci-dessous les corrections et commentaires apportés à votre devoir. La note évaluée ne serait pas très bonne (aux environs de 8/20 peut-être) mais l'essentiel est de lire ce que je vous joins comme commentaire pour rectifier le tir.
Bon courage.

En quel sens la connaissance scientifique peut-elle être un désenchantement du monde ? Les scientifiques n'ont pas toujours été acceptés par la société. Ils avaient des idées contraire aux mœurs sociales alors en vigueur et surtout à la religion.
Vous ne construisez pas de problématique autonome qui indique au correcteur en quoi le sujet se justifie. Pour parvenir à formuler une problématique plus précise que le sujet lui-même, demandez vous quelles sont les conditions de votre réflexion, c’est-à-dire au sujet de quoi précisément vous allez devoir vous interroger pour trouver une solution (il s’agit ici de montrer que c’est parce que la science raisonne et explique qu’elle dépassionne et démystifie une lecture plus poétique du monde).
Nous verrons toutefois comment la connaissance scientifique constitue un moyen de désenchanter le monde. Puis nous verrons qu'une autre science, la sociologie, est un moyen efficace de désenchanter le monde. Nous montrerons enfin l'importance de la pratique, de l'expérimentation pour prouver les connaissances scientifiques.
En quoi la sociologie différe-t-elle d’une connaissance scientifique ? Qu’est-ce qui justifie votre dernière partie (lien avec le problème).
La connaissance scientifique critique et désenchante le monde. Aux quinzième, seizième siècles, la religion était très présente. Tout était ramené à Dieu. Les gens étaient dans un état théologique. Il y avait très peu d'expériences. Les hommes de sciences étaient rejetés, exclus de la société car leurs idées allaient à l'encontre des principes religieux. Des hommes comme Newton ou Galilée étaient bannis car leurs hypothèses, leurs idées, bien que vraies, allaient contre la religion. De plus, les gens étaient enfermés dans des certitudes, pas toujours exactes d'ailleurs. Bachelard a ainsi montré que l'obstacle épistémologique se trouvait dans l'acte même de connaître. Selon lui, il ne faut pas s'installer dans des certitudes, des préjugés. Il ne faut rien prendre pour acquis. Il faut sans cesse se poser des questions. Bachelard nous dit aussi qu'il ne faut pas se fier aux opinions, aux idées toutes faites. Elles sont faites de hasards et ne peuvent donc pas être dans le vrai. La science s'oppose à l'opinion. La connaissance scientifique critique, remet en question des théories. Spinoza a ainsi critiqué l'attitude finaliste qui consiste à voir dans toute chose un acte de Dieu. Pour clarifier son propos, Spinoza nous donne l'exemple de la chute d'une pierre. Les finalistes voient dans cette chute un acte de Dieu. Ils cherchent le pourquoi de cette chute alors qu'ils devraient s'interroger sur le comment de cette chute. Spinoza invite ici les gens à ne pas se fier au finalisme et à privilégier le déterminisme. Le fatalisme consiste à penser qu'une chose devait arriver quelque soit le déroulement des événements. Le déterminisme consiste à penser que telle cause produit tel effet. C'est cet état que privilégient les scientifiques. De plus, des sciences comme les mathématiques font leur apparition. Elles vont désenchanter le monde en apportant de nouvelles méthodes de travail. Les mathématiques sont une science rigoureuse qui utilisent la logique. Les connaissances mathématiques grandissent, évoluent. Des termes comme déduction (fait de passer d'une proposition à un ou d'autres propositions qui en sont la conséquence nécessaire en vertu de règles logiques), induction (fait de passer d'un état particulier à un état général) ou raisonnement par analogie (déduire en vertu de ressemblances) font leur apparition. L'étude du vivant permet aussi de désenchanter le monde. Aristote accorde une certaine importance à l'âme, au souffle. Il y a trois sortes d'âmes : l'âme végétative (elle concerne les végétaux, les animaux, les hommes), l'âme sensitive (elle concerne les animaux et les hommes) et l'âme intellective (elle se rapporte uniquement aux hommes). Le règne végétal, animal fait son apparition. Comme le dirait Bachelard, « le jugement scientifique est toujours un jugement polémique » c'est-à-dire qu'il pousse à la réflexion, qu'il stimule la pensée. Nous pouvons donc dire que la connaissance scientifique critique et désenchante le monde.
Cette partie est plus un récit de doctrines qu’un problématisation du sujet : il faut impérativement essayer de comprendre plus précisément ce que veut dire le sujet par désenchanter et comment, à ce titre, les auteurs que vous connaissez permettent de montrer, avec des arguments précis, si oui ou non ce point de vue se justifie. En l’état, vous ne proposez pas vraiment de démonstration ou d’argumentation et il est difficile de comprendre si vous êtes dans le sujet.
Hormis les sciences basiques comme les mathématiques ou la physique, il existe une autre science qui constitue elle aussi un moyen de désenchanter le monde : la sociologie. Elle remet en question des notions que nous prenions pour acquises. Le sociologue, comme le mathématicien, est un homme rigoureux, en quête de vérité. Durkheim nous donne un bon exemple de remise en cause d'une notion que nous pensions acquise : le suicide. Il s'agit là d'un exemple provocateur car le suicide est l'exemple par excellence d'un acte personnel. Durkheim nous dit qu'il existe trois types de suicide : le suicide égoïste qui intervient lorsque l'intégration à un groupe n'est pas assez forte (ex : les célibataires se suicident car ils sont seuls), le suicide altruiste qui se produit au contraire lorsque l'intégration à un groupe est trop forte (Durkheim prend l'exemple d'une femme hindou qui se suicide après la mort de son mari) et le suicide anomique qui se produit quand il y a une détérioration des conditions de vie matérielles. Selon Durkheim, le suicide est lié au contexte social et le taux de suicide évolue en fonction du contexte social. Un autre sociologue, Bourdieu, désenchante le monde. Il nous dit que des forces pèsent sur nous, forces qui, selon lui, nous destinent à aimer telle ou telle chose, à avoir tel ou tel goût. Pour Bourdieu, notre milieu social détermine les goûts que nous aurons. De même, les écoles que nous fréquentons sont représentatives de notre milieu social et, encore une fois, de nos goûts. Bourdieu désenchante le monde en démontrant que ce que nous prenions pour subjectif est en fait déterminé et soumis à des forces extérieures. Pour Bourdieu, nous ne sommes pas libres. Nous pensons contrôler nos goûts alors que nous ne les contrôlons pas. Nous sommes dans l'illusion de la liberté. Tout ceci montre bien que la sociologie est un moyen de désenchanter le monde. Malgré tout, ces sciences restent très théoriques. Or nous ne pouvons négliger l'importance de la pratique, l'expérimentation afin de prouver nos dires et désenchanter le monde. Les connaissances, les hypothèses sont évidemment importantes. Une expérience non précédée d'une hypothèse rendrait l'expérience difficile. Toutefois rien ne remplace la pratique, l'expérimentation. Ainsi Robinson dans le livre de Tournier nous montre cette importance de la pratique. Il vérifie alors le principe observation, hypothèse, vérification. Tournier prend l'exemple des rats. Robinson observe un combat entre des rats de deux espèces différentes. Il émet l'hypothèse que l'une des espèces provient de l'île et l'autre du bateau. Il vérifie alors sa théorie en amenant les rats du bateau dans le territoire des rats de l'île. Les rats s'entretuent et Robinson est débarrassé des rats qui lui détruisaient ses récoltes.
Là encore, votre analyse souffre de manque d’adaptation au sujet : vous donnez le sentiment de proposer une lecture assez vague qui vous sert de prétexte à une récitation du cours qui, par ailleurs, est assez bien assimilé. Toutefois, il convient de bien saisir que la dissertation exige de votre part de vous concentrer sur le sens du sujet pour savoir comment le justifier avant d’en montrer les limites. Or, votre seconde partie n’apporte pas grand-chose par rapport à la première.
De plus, la pratique est importante pour prouver une théorie. De Samos avait une bonne intuition concernant le soleil. Il pensait que le soleil ne tournait pas autour de la Terre mais que la Terre tournait autour du soleil. Il n'a cependant jamais pu le prouver. Il y a donc une nécessaire expérimentation même si elle est parfois difficile. En effet, les expériences sur le vivant sont difficiles car on ne peut pas les refaire. Les données sont souvent faussées par les conditions en laboratoire. Il y a des problèmes de vivissection. Il en est tout autrement pour la physique où la réexpérimentation ne pose aucun problème. Si une expérience ne fonctionne pas correctement, il est facile de la recommencer. Si une expérience sur le vivant ne fonctionne pas, il est impossible de la recommencer. Il en va de même pour les mathématiques. Les connaissances ne suffisent pas toujours. Il ne suffit pas d'élaborer une nouvelle théorie, un nouveau théorème, il faut aussi le prouver. Il faut faire des calculs, faire des schémas… De plus, Bachelard nous a expliqué qu'il ne s'agit pas de confirmer une théorie mais de la soumettre à l'expérimentation pour la vérifier ou au contraire la mettre en défaut. Tout ceci montre bien que même si les connaissances sont importantes, elles ne remplacent pas l'expérimentation même si cette dernière est parfois difficile. Nous avons donc vu que la connaissance scientifique peut être un désenchantement du monde notamment parce qu'elle critique et remet en cause les théories déjà existantes. Mais rien ne remplace l'expérimentation. Aujourd'hui encore, il existe des personnes qui remettent en cause certains faits que nous pensions acquis. Nous ne connaissons peut-être pas ces personnes mais peut-être verrons-nous dans quelques années si elles avaient raison de désenchanter le monde.
Votre troisième partie et votre conclusion dévient à partir du problème pour proposer une discussion qui n’est plus vraiment en relation avec le sujet. On retrouve donc non seulement le défaut des deux premières, mais en outre votre propos ne fournit plus vraiment de réponse au sujet alors que la troisième partie doit être le lieu de cette réponse, ou tout au moins d’une analyse plus précise et rigoureuse des moyens de réponse.
En somme, votre devoir paraît s’appuyer sur des connaissances solides, mais souffrir par ailleurs de lacunes fortes de méthode. Vous avez une méthode de dissertation qui vous est proposée en ligne afin de mieux comprendre ce dont il s’agit. Il faudrait en fait que vous vous attachiez à proposer une analyse centrée sur une déconstruction des mots du sujet, afin de trouver les moyens de justifier la thèse avant que de proposer des arguments pour montrer son insuffisance, voire sa fausseté.
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