en une : Cours philo : Dieu

Merci

Philosophie > sujets expliqués - Question simple
                
Votre réponse était en effet quelque peu maladroite, mais il n'y a aucune offense, ne vous inquiétez pas. Je sais d'ailleurs combien il est difficile et effrayant de se lancer dans une première disertation de philosophie.
Toutes les indications je vous ai données doivent vous aider. J'ajouterai ceci pour vous donner une orientation peut-être plus synthétique : il faut que vous centriez votre réflexion sur deux points : d'une part, la vie du sage (qu'est-ce qui la caractérise? Le sage, se distinguant par sa sagesse, cad par sa façon de penser -raisonable, calme, dépassionnée, etc., cf. le sage stoïcien, Socrate, ce qu'en dit Spinoza dans l'Ethique, voyez la Préface à la IVè partie, comment sa vie exprime-t-elle cette façon de penser?, etc.), et d'autre part sur l'idée de vie qui "mérite d'être vécue": qu'est-ce que cela veut dire en effet une vie qui ne mériterait pas d'être vécue? Une vie qui ne serait pas assez riche en expérience, une vie trop prudente, etc.? On voit bien là, à ces premières et rapides caractérisations, que le sage peut être suspecté d'avoir une vie qui est entièrement subordonnée à sa pensée, et que par conséquent, en elle-même, elle n'a pas de valeur... Mais précisément la question est de savoir si on peut vivre sans "penser", sans être quelque peu raisonable et rationel. La question doit donc se renverser jusqu'à inviter à poser cette autre question (le point de vue du sage, et peut-être du bon sens : en effet, le fait d'être raisonable n'est-il pas une valeur commune?) : la vie de l'insensé mérite-t-elle d'être vécue?
Je vous invite à lire le dernier passage de l'Ethique de Spinoza, le dernier scolie, tout à la fin, où il compare la vie du sage et celle de l'insensé : le sage l'emporte en pouvoir sur l'ignorant conduit par le seul appétit sensuel : "L'ignorant, outre qu'il est de beaucoup de manières ballotté par les causes extérieures et ne possède pas le vrai contentement intérieur, est dans une inconscience presque complète de lui-même, de Dieu et des choses et, SITOT QU'IL CESSE DE PATIR, IL CESSE AUSSI D'ETRE. Le sage, au contraire, considéré en cette qualité, NE CONNAIT GUERE LE TROUBLE INTERIEUR, mais, ayant, par une certaine nécessité éternelle, CONSCIENCE DE LUI-MEME, de Dieu et des choses, NE CESSE JAMAIS D'ETRE ET POSSEDE LE VRAI CONTENTEMENT." (Ethique, V, 42, scolie) L'idéal ici est un idéal de maîtrise et de possession de soi. Le sage est sage dans la mesure où il se détermine comme but de ne jamais se laisser dépasser par les événements. Cette morale s'oppose absolument à l'idée plutôt romantique que le bonheur et le piquant de la vie nous vient de la passion.
Voilà d'autres indications. J'espère que cela vous aidera. N'hésitez pas à proposer un plan à propos duquel vous voudriez avoir mon avis.
Bon courage

"
Documents attachés :    aucun document joint.