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Dissertation

Philosophie > sujets expliqués - 28/12/2008 - correction
                
Bonsoir,

Vous partez sur une bonne piste en pensant à la théorie de la mauvaise fois de Sartre : c'est une des réponses aux questions qu'implique ce sujet et vous avez raison de voir dans l'intitulé de votre sujet une référence à la notion de conscience/inconscience. On peut en effet problématiser le sujet ainsi : est-on pleinement conscient des motifs de nos actions? Une telle question fait tout d'abord référence (du moins est-ce mon avis) à la théorie de Spinoza, pour lequel "Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par lesquels ils sont déterminés". (Extrait de l'Ethique, 2ème partie, proposition 35). Vous dites éprouver des difficultés à trouver un plan progressif. Je peux vous proposer le suivant :

Première partie (thèse) :
Vous pouvez partir du fait logique qu’on ne peut rationnellement pas se tromper soi-même sur ses raisons d’agir. « Se tromper soi-même » contredit en effet le bons sens, qui veut qu’on ne puisse tromper qu’autrui. Vous pouvez argumenter cette réflexion en rappelant que la nature de l’homme est d’être libre. De plus, contrairement aux animaux qui n’agissent que par instinct, nous agissons en vertu d’un but, lequel est posé par notre raison. (Vous pouvez alors vous référer à la définition d’ARISTOTE : « l’homme est un animal raisonnable »).

Deuxième partie (antithèse) :
Ne pas se tromper sur ses raisons d’agir implique cependant de toujours avoir pleinement conscience de nos motifs au moment même où nous agissons. Or, cela est impossible. On doit en effet parfois agir dans l’urgence d’une situation et nous ne pouvons alors pas toujours connaître de façon claire ses raisons d’agir (l’instinct resurgit alors) au moment précis où nous devons agir. De plus, quelque soit la situation, une part d’inconscient entre en jeu dans nos actes (Vous pouvez alors vous référer aux études de FREUD sur les interactions entre le moi, le ça et le sur-moi)

Troisième partie (synthèse) :
Dire s’être trompé quant à ses propres raisons d’agir signifie pourtant renoncer à sa liberté, soit, comme nous l’avons rappeler en première partie, à sa nature même d’homme. C’est se dérober à ses responsabilité par le masque de l’inconscient. Vous pouvez alors énoncer la thèse de SARTRE dont vous parliez, qui trouve ici sa place.

Il ne s’agit que d’un exemple d’agencement : à vous de trouver l’articulation entre vos différents arguments et vos références philosophiques. J'espère néanmoins vous avoir donné quelques pistes de réflexion pour votre sujet ainsi qu'un exemple de plan progressif; Je vous souhaite bon courage dans la rédaction de votre dissertation et dans la suite de vos études philosophiques.
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