en une : Le raisonnement par récurrence

Explication de texte

Philosophie > sujets expliqués - 04/11/2008 - correction
                
Je crois que vous faites un contresens sur la question des lignes 2 et 3. Mill affirme bien que tout est parfaitement naturel, les actes bons comme les actes mauvais. Il dit simplement que la propension à juger de la moralité des actes, et donc de la justice, se fait en fonction de la réflexion que chacun produit sur ce qui lui semble naturel ou pas. Dès lors, ce que dit Mill est que nous jugeons de façon subjective, c'est-à-dire que nous jugeons en fonction de notre rapport personnel à notre nature, ce qui est une erreur. La différence des jugements moraux vient de la différence entre les rapports subjectifs. Or, ce n'est pas un bon critère de justice. Il faudrait au contraire penser la justice abstraction faite de notre rapport à la nature. Autrement dit, il ne faut pas juger en fonction de soi-même, mais en spectateur impartial, comme si nous jugions indépendamment de ce que nous aurions fait. C'est uniquement en fonction de cette capacité d'abstraction que nous pourrons construire un critère objectif de la justice. En ce sens, vous avez raison de parler du débat entre nature et culture, puisque ce que défend Mill est l'idée que la nature n'est pas une norme morale. Tous les actes sont naturels, qu'ils soient bons ou mauvais. La sphère de la culture est donc une sphère qui se définit par sa normativité, c'est-à-dire que les critères de justice sont culturels au sens où il dépendent d'un jugement commun et conventionnel que peuvent construire ensemble les hommes.
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