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La nature dicte-t-elle notre morale?

Philosophie > sujets expliqués - 26/09/2008 - correction
                
Vos analyses sont intelligentes et bien argumentées, mais il manque une problématique centrale autour de laquelle construire votre démonstration. La question qui vous est posée vous demande de réfléchir à la façon dont la perception de la nature peut servir de support à la construction de règles morales. Cela implique que la nature serait une puissance systématique qui, du fait de ses normes, aurait la capacité de donner à l'homme des indications pratiques au sujet de sa manière d'être et de vivre, de ses comportements et des critères moraux qui guident ces comportements. Cette hypothèse apparaît comme problématique parce que la nature est d'abord un ensemble de choses qui existent indépendamment de l'homme, choses matérielles qui existent par elles-mêmes, indépendamment de l'esprit humain. La nature est ainsi un ensemble de faits, et non de valeurs, et on voit mal de quelle façon l'homme pourrait déduire de la nature des règles morales la nature est de l'ordre de l'être et non du devoir-être). Ces objections rencontrent toutefois une limite, dans la mesure où l'homme est un être qui appartient à la nature de façon spécifique, en ayant la capacité de développer une conscience intelligente de son mode d'être. Dès lors, l'homme interprète la nature, et construit une représentation culturelle de la nature, qui lui permet de trouver des points de repères et de construire des valeurs comportementales. Vous pouvez donc construire un plan qui montre de quelle manière cette appropriation de la nature correspond à une élaboration morale. Vous retrouverez vos idées, mais cela pourrait donner :
1. La connaissance de la nature permet de comprendre le rapport entre le moi et le monde extérieur, et fournit des repères pour guider chacun.
2. La nature humaine développe un système moral ou culturel, qui permet à l'homme de déduire son devoir-être de sa connaissance de la nature.
3. Ce devoir-être n'est cependant pas dicté par la nature, parce que l'homme construit un monde culturel (social et politique) qui produit ses propres normes et ses codes. L'homme s'affranchit donc de sa condition d'être naturel.
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